La Croatie va se doter de deux hélicoptères UH-60M Black Hawk supplémentaires auprès des États-Unis

Filiale de Lockheed-Martin, le constructeur américain Sikorsky n’en finit décidément plus de décrocher des commandes auprès des pays européens. Ainsi, après la Grèce [SH-60 Seahawk], la Pologne [S-70], la République tchèque, la Lettonie et la Lituanie, la Croatie est sur le point de commander deux hélicoptères UH-60M Black Hawk pour les besoins de sa force aérienne.

En effet, le 31 octobre, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, a recommandé au Congrès d’accepter la vente de deux UH-60M à la Croatie, pour un coût estimé à 115 millions de dollars. Cette somme comprend également la fourniture de moteurs de rechange et différents équipements électroniques.

Ce choix de Zagreb est logique dans la mesure où le gouvernement américain avait déjà décidé d’offrir deux UH-60M à la force aérienne croate. Cette dernière disposera donc de quatre exemplaires, qui soulageront une partie de leurs 23 d’hélicoptères Mil Mi-17 d’origine russe.

« Cette vente soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’un allié de l’Otan. Elle augmentera considérablement la capacité de la force aérienne croate à assurer le transport des troupes, la sécurité des frontières, la lutte antiterroriste, les évacuations sanitaires, la recherche et le sauvetage et le soutien au combat », a justifié la DSCA dans son avis.

À noter que la Croatie a déjà reçu 16 hélicoptères d’attaque et de reconnaissance OH-58D Kiowa, prélevés sur les stocks de l’US Army ainsi que 8 Bell 206 pour l’entraînement.

Mais le gros morceau pour la force aérienne croate reste la modernisation de son aviation de combat, qui repose actuellement sur une douzaine de MiG-21 à bout de souffle. En janvier, en raison d’un blocage de l’administration américaine, Zagreb a dû renoncer à acquérir des F-16 « Barak » auprès d’Israël pour 435 millions d’euros.

Fin septembre, il a été rapporté que le gouvernement croate avait relancé une procédure pour remplacer les MiG-21 et que plusieurs offres étaient en cours d’examen par une commission ad hoc. Sans surprise, la Suède aurait proposé le JAS-39 Gripen C/D tandis que l’Italie compterait enfin trouver un repreneur pour ses Eurofighter de la Tranche 1. La Norvège, le Danemark et Israël seraient dans la boucle en espérant revendre leurs anciens F-16. Les États-Unis y verraient une opportunié pour placer des F-16 « Viper », voire des F-35A [ce qui paraît peu probable… mais qui ne tente rien n’a rien, dit l’adage]. Plus surprenant, la France serait aussi dans le coup, avec des Mirage 2000 d’occasion [lesquels?].

Mais sans doute que Washington aura quelques largesses à l’égard de Zagreb, étant donné que, de son côté, Belgrade bénéficie de toute l’attention de Moscou. Et cela, alors que la région des Balkans occidentaux peut connaître de brusques montées de tension.

Le 2 novembre, Matthew Palmer, le représentant spécial de Washington pour les Balkans occidentaux, s’est ainsi dit inquiet des projets de la Serbie d’acquérir de nouveaux systèmes d’armes auprès de la Russie, dont des batteries de défense aérienne S-400.

« Nous avons bien entendu des inquiétudes non seulement face au déploiement d’équipements militaires russes, mais aussi en raison de la possibilité de voir la Serbie acquérir d’importants systèmes militaires russes », a ainsi déclaré le diplomate, alors que la plupart des pays de l’ex-Yougoslavie ont rejoint l’Otan [Croatie, Slovénie, Monténégro, Macédoine du Nord] ou aspirent à le faire [Bosnie, Kosovo].

Le responsable américain réagissait au déploiement, par les forces russes, de systèmes S-400 et Pantsir en Serbie, pour les besoins de l’exercice « Bouclier Slave 2019 ». Cependant, même s’il n’a pas caché le souhait de Belgrade de se procurer de tels équipement, le président serbe, Aleksandar Vucic, a admis que son pays n’avait pas les moyens de les payer.

« Nous souhaiterions [nous en doter] mais, en ce moment, le seul moyen serait que la Russie nous les laisse. Autrement nous n’avons les moyens de nous les procurer », a en effet déclaré M. Vucic.

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