Israël est soupçonné d’avoir espionné les communications dans les environs de la Maison Blanche

En 2017, le contre-espionnage américain a découvert des dispositifs qui, appelés « IMSI-Catcher », avaient été installés à Washington, en particulier près d’endroits sensibles, comme la Maison Blanche.

Pour rappel, un IMSI-Catcher émet un signal assez puissant pour couvrir celui d’une antenne-relai, ce qui fait les téléphones mobiles situées dans la zone où il est installé se connectent à lui. Et cela permet ainsi de collecter des informations, comme le contenu d’une carte SIM, et d’intercerpter des communications téléphoniques.

Restait alors aux services américains de déterminer l’origine de ces dispositifs. Étant donné le contexte actuel, la Russie, la Chine, voire l’Iran ou la Corée du Nord pouvaient être suspectés… Mais, selon le site Politico, les analyses « médico-légales » effectuées par la division « contre-espionnage » du FBI, mèneraient vers… Israël. Pour appuyer ses affirmations, le site d’informations citent d’anciens responsables de la sécurité intérieure qui ont été au courant de cette affaire.

« Ces appareils devaient sûrement servir à espionner le président Donald Trump et ses conseillers », a estimé l’un d’eux dans les colonnes de Politico.

Pourtant, l’administration Trump suit une politique favorable à Israël, notamment avec le reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’État hébreu ou encore la dénonciation de l’accord sur le nucléaire iranien. En outre, les deux pays ont noué une solide alliance militaire, laquelle se traduit par une aide de 38 milliards de dollars sur la période 2019-28. Qui plus est, une coopération existe dans le domaine du renseignement…

Aussi, le président Trump a réagi à l’information donnée par Politico en affirmant qu’il refusait d’y croire.

« Je n’y crois pas. Je ne pense pas que les Israéliens nous espionnaient. J’aurais du mal à y croire », a en effet déclaré M. Trump. « Tout est possible mais je n’y crois pas », a-t-il insisté.

Côté israélien, on également catégoriquement démenti toute opération d’espionnage visant les États-Unis.

« Israël ne mène aucune mission d’espionnage aux États-Unis », a assuré Israël Katz, le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz. D’ailleurs, a-t-il continué, les « États-Unis et Israël partagent entre eux énormément de renseignements et travaillent ensemble pour prévoir toute menace et renforcer la sécurité de ces deux pays. »

C’est une histoire « montée de toutes pièces », a réagi Benjamin Netanayahu, le Premier ministre israélien. « J’ai une ligne directrice : pas d’espionnage aux États-Unis. Elle est respectée à la lettre, sans exception », a-t-il ensuite fait valoir.

Pour autant, qu’Israël ait mené une opération d’espionnage chez son allié américain n’est pas aussi incongru que cela le laisse paraître. Tout simplement parce qu’il y a déjà eu des précédents.

En effet, dans les années 1980, l’affaire Jonathan Pollard défraya la chronique. Analyste de l’US Navy, ce natif du Texas avait été reconnu coupable d’avoir livré des milliers de documents secrets à Israël. Il lui avait été reproché d’avoir communiqué au Mossad un manuel des codes d’accès et de chiffrement de la NSA [les « grandes oreilles » américaines]. Manuel qui aurait par la suite servi de monnaie d’échange avec Moscou pour permettre l »émigration vers Israël d’un million de juifs alors établis en Union soviétique.

Condamné à perpétuité en 1987, Jonathan Pollard a obtenu la nationalité israélienne en 1995, avant d’être officiellement reconnu comme étant un espion israélien. Il a été libéré sous contrôle judiciaire, et avec une interdiction de quitter le territoire américain pendant 5 ans en 2015.

Cela étant, en 1997, le Washgton Post affirma que Pollard avait eu probablement un supérieur hiérarchique aux États-Unis. Mieux même : appelé « Méga », ce mystérieux personnage aurait même été une « taupe » à la Maison Blanche.

Puis, en 2002, il fut rapporté que des « espions » israéliens avaient été expulsés des États-Unis. Du moins, c’est ce qu’affirma la revue Intelligence Online. Car les autorités américaines ne confirmèrent pas cette information, qualifiée même au FBI « d’affaire bidon ».

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