Paris et Berlin devraient lancer des études sur l’avenir de l’aviation de patrouille maritime d’ici la fin 2019

Beaucoup moins médiatisé que les projets franco-allemands SCAF [Système de combat aérien futur] et MGCS [Main Ground Combat System, char de combat du futur], le programme MAWS [Maritime Airborne Warfare Systems] n’en est pas moins aussi important pour ‘l’autonomie stratégique » européenne au regard des défis que pose la prolifération des capacités sous-marines, notamment russes.

Ainsi, en avril 2018, Paris et Berlin ont signé une « déclaration d’intention ministérielle » en vue de lancer une coopération dans le domaine de l’aviation de patrouille maritime, avec l’objectif de remplacer, à l’horizon 2030, les appareils que mettent actuellement en oeuvre leurs forces navales respectives, à savoir l’Atlantique 2 [ATL2] pour la Marine nationale et le P-3 Orion pour la Deutsche Marine.

Comme pour le SCAF et le MGCS, il s’agira de développer non pas un avion mais un « système » qui « s’articulera autour d’une plate-forme habitée nouvelle mais aussi des capacités offertes par d’autres systèmes tels que le drone MALE européen. »

Et cela suppose de s’intéresser également aux radars, aux capacités de guerre électronique, aux bouées acoustiques, à l’armement [torpilles, missiles anti-navires, mines anti-sous-marines] et, évidemment, aux moyens de communications/liaisons de données.

Depuis la signature de la déclaration d’intention, le lancement des études préliminaires à la réalisation de ce programme est attendu. Et, a priori, ce dossier devrait connaître une avancée très prochainement, à en croire les propos tenus par Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA] dans les colonnes de La Tribune.

« Nous voulons mettre au point d’ici à l’été une demande de proposition de première étude à l’industrie pour lancer les premiers travaux fin 2019 qui devraient durer un peu plus d’un an. Le programme MAWS est avant tout un système et pas uniquement une plateforme. Nous allons donc démarrer avec une étude d’architecture de systèmes et des options de plateformes », a en effet affirmé M. Barre.

Pour Paris, l’objectif est de développer une « solution européenne permettant de disposer d’une capacité de patrouille maritime autonome et performante en Europe. » Pour autant, le DGA a expliqué qu’une solution européenne serait « privilégiée ». Ce qui ne veut pas dire qu’elle soit retenue à l’arrivée…

« Dans le même temps il faut bien sûr que les industriels européens nous fassent des propositions qui soient abordables. Cela devra s’étudier dans le cadre des études d’architectures que nous prévoyons de démarrer cette année », a dit M. Barre.

Deux industriels européens seraient sur les rangs : Dassault Aviation, qui a acquis l’expérience nécessaire avec les ATL-2, et Airbus, qui pourrait proposer le CASA C-295 MPA, voire l’A-319 MPA ou encore une solution reposant sur son A320neo. À noter que le suédois Saab est aussi présent sur ce marché, avec son Swordfish MPA, basé sur le biréacteur d’affaire Global Express 6000 du canadien Bombardier [repris par Airbus].

Cela étant, l’Allemagne envisage de se doter de quatre drone HALE [Haute Altitude Longue Endurance] RQ-4C Triton du constructeur américain Northrop-Grumman. D’ailleurs, Washington a déjà donné son feu vert à une telle éventualité [à un prix maximum de 2,5 milliards de dollars]. L’US Navy utilise cet appareil avec ses avions de patrouille maritime P-8 Poseidon [produits par Boeing].

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