L’aviation militaire chinoise maintient une forte activité près de l’espace aérien japonais

Les pilotes de chasse japonais n’ont pas le temps de s’ennuyer. En effet, selon des chiffres donnés par Tokyo, ils ont dû décoller à 999 reprises pour intercepter et identifier des aéronefs s’approchant d’un peu trop près de l’espace aérien nippon au cours de ces 12 derniers mois. Si ce chiffre est élevé, il reste toutefois en deçà du « record » constaté entre mars 2016 et mars 2017, avec 1.168 « incidents » de ce type.

À l’époque, 73% des cas ayant donné lieu à un « alpha scramble [décollage sur alerte] avaient été le fait d’avions militaires chinois. Et le chef d’état-major des forces d’autodéfense japonaises avait estimé que cette tendance allait durer, compte tenu de la modernisation des capacités militaires chinoises.

Seulement, l’année fiscale suivante, l’activité de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] à proximité du Japon fut moindre, cette dernière ayant motivé « seulement » 500 décollages sur alerte. Mais le plus intéressant n’était pas la fréquence des vols militaires chinois.

En effet, le ministère japonais de la Défense avait constaté que les chasseurs et les bombardiers chinois s’étaient concentrés sur des passages « stratégiques », comme le détroit de Miyako [situé près d’Okinawa] et celui de Tsushima, qui sépare le Japon de la Corée. D’ailleurs, Pékin avait annoncé la couleur en qualifiant les exercices menés dans ces secteurs de « répétitions pour les guerres futures. »

Cela étant, les vols d’avions militaires chinois dans les environs du Japon sont donc repartis à la hausse. Sur les 999 « alpha scramble » assurés par l’aviation de chasse japonaise entre mars 2018 et mars 2019, 638 ont été causés par la présence d’aéronefs chinois, dont un drone MALE, en particulier vers les îles Senkaku [revendiquées par Pékin, ndlr] et le détroit de Miyako. Évidemment, cette activité importante accroît le risque d’une « erreur de calcul » et donc de confrontation. En juillet 2016, des F-15 nippons et des Su-30 chinois furent impliqués dans un incident relativement sérieux.

Mais l’aviation militaire chinoise n’est pas la seule à donner du grain à moudre aux pilotes de chasse japonais puisque ces derniers ont décollé à 343 reprises pour intercepter des appareils russes. Pour rappel, Moscou et Tokyo ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles et n’ont toujours pas signé un traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Quoi qu’il en soit, le nombre d’interceptions effectués à proximité de l’espace aérien japonais retrouve le niveau qui était le sien depuis la Guerre Froide. Le précédent « record », établi en 1984 et donc plusieurs fois battu désormais, avait été de 944 « incidents », essentiellement dus à des avions soviétiques.

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