Le plan « Action PME » du ministère des Armées fait la part belle à l’innovation et à l’exportation

En novembre 2012, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, avait présenté le « Pacte Défense PME », comprenant 40 mesures visant à mieux prendre en compte les petites et moyennes entreprises dans les stratégies d’achat du ministère et à favoriser leur croissance tout en les accompagnant. En outre, il était aussi question de « consolider » le soutien financier aux entreprises innovantes.

Un quinquennat plus tard, et pour transformer l’essai, la ministre des Armées, Florence Parly, a dévoilé un nouveau « plan d’actions » au bénéfice des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) afin d’apporter des « réponses concrètes » aux attentes qu’elles ont exprimées « en matière d’accès aux marchés du ministère des Armées, de simplification des procédures, de financement, d’exportation et de coopération européenne. »

Actuellement, près de 14% du budget annuel du ministère des Armées est consommé par des achats directs auprès de 26.000 PME et ETI. Et si la trajectoire financière de la dernière Loi de programmation militaire (LPM) est conforme à ce qui a été prévu, environ 40 milliards d’euros seront dépensés auprès de ces entreprises entre 2019 et 2025.

D’où l’enjeu du plan présenté par Mme Parly, lequel « s’adresse à toutes les start-up, PME et ETI innovantes et performantes qui souhaitent contribuer à la réussite de nos Armées dans un environnement stratégique instable et incertain » mais également aux nombreux sous-traitants des grands groupes industriels.

Pour ces derniers, le plan « Action PME » doit veiller à ce que les « grands groupes titulaires des marchés de défense soient exemplaires dans leur relation contractuelle avec » eux. Pour cela, il est question d’inciter les industriels de premier plan à obtenir le label « Relations Fournisseurs et Achats Responsables » (RFAR) ou la norme ISO 20400 associée, en partenariat avec la Médiation des entreprises et le Conseil national des achats. Il s’agit de réduire les délais de paiement, comme le ministère des Armées s’y est engagé (ce dernier a réduit ses délais de paiement à 22 jours en 2017 et entend aller encore plus loin).

Cela étant, dans les grandes lignes, ce plan « Action PME » fait la part belle à l’innovation, avec plusieurs mesures spécifiques. Ainsi, le ministère des Armées souhaite s’ouvrir aux startups, en partenariat avec des incubateurs et des accélérateurs, en participant, par exemple, au projet « French Tech Central ».

Il est également prévu d’étendre les dispositifs de soutien à l’innovation « en y intégrant l’opportunité d’une expérimentation » et d’organiser des sessions d’expérimentation opérationnelles coordonnées par le Défense Lab, qui se veut être une Darpa à la française. Comme l’on pouvait s’y attendre, le ministère veut faciliter l’accès des PME et ETI françaises au Fonds Européen de
Défense récemment créé.

Le plan Action PME conforte par ailleurs le rôle du fonds d’investissement Definvest, qui sera complété par un dispositif de « prêts participatifs » rénové, en partenariat avec la Banque publique d’investissement.

S’agissant toujours de l’innovation, une association pour valoriser les PME innovantes sera créée, afin de réunir les acteurs civils et militaires. Elle sera « à la fois un capteur d’idées et de technologies venant du civil et, inversement, le promoteur des projets défense vers les marchés civils. »

Autre point intéressant : les PME/ETI pourront avoir accès aux retours d’expérience (RETEX) sur les opérations extérieures.

Enfin, un volet important porte sur l’exportation. Le plan « Action PME » propose la création d’un label « utilisé par les armées françaises », délivré par le ministère des Armées, afin de favoriser l’accès des PME/ETI à de nouveaux marchés, principalement étrangers.

En outre, ce plan prévoit aussi de renforcer le soutien à l’exporation « par une mobilisation accrue des personnels du ministère et des grands groupes pour accompagner les PME et ETI dans le cadre des grands contrats à l’export. »

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