Terrorisme : La réorganisation de l’opération intérieure belge « Vigilant Guardian » critiquée

Comme la France avec l’opération Sentinelle, et après le démantèlement d’une cellule terroriste à Verviers, en janvier 2015, la Belgique a mobilisé ses militaires pour une mission intérieure appelée « Vigilant Guardian » destinée à appuyer ses forces de police. Et comme pour les forces armées françaises, en particulier l’armée de Terre, le dispositif de cette dernière est lourd à assumer pour la composante terrestre de la Défense belge.

S’agissant de l’opération Sentinelle, il a été envisagé, relativement assez tôt, d’aller vers un dispositif plus « dynamique » afin de diminuer les gardes statiques de lieux sensibles. Puis, le 13 septembre, une nouvelle évolution a été annoncée afin de miser sur les effets à produire (et non plus sur la seule présence censée être dissuasive). Et cela n’a pas suscité de commentaire particulier.

En Belgique, le dispositif de l’opération Vigilant Guardian va également évoluer. Actuellement, 1.250 militaires belges sont mobilisés (voire 1.800 quand l’alerte est à son plus haut niveau). Le 21 septembre, il a donc été décidé de le rendre plus mobile, avec des patrouilles « plus robustes » (avec 4 à 8 soldats) pour renforcer les « effets ».

Devant entrer en vigueur en octobre, ce nouveau dispositif, qui, comme en France, vise à réduire le nombre de gardes statiques, permettra de réduire le nombre de militaires mobilisés et de donner ainsi un peu plus de latitude aux unités combattantes pour leur préparation opérationnelle. Une nécessité absolue pour le général Marc Compernol, le chef de la Défense ( CHOD). Selon lui, cette opération intérieure a des « effets négatifs » sur « l’opérationnalité » de ses troupes. Et d’ajouter : « Ce n’est pas notre mission (première), on le fait parce que le gouvernement nous le demande. »

Seulement, cette évolution de Vigilant Guardian n’est pas au goût de tout le monde, notamment ceux qui considèrent les militaires comme des supplétifs de la police. Tel est ainsi le cas de Marc-Jean Ghyssels, maire de Forest [l’une des 19 communes de Bruxelles-Capitale, ndlr] et président du Collège de Police de la zone Bruxelles-Midi. L’élu a usé d’arguments pour le moins étonnants.

« Ils vont remplacer les militaires statiques devant les écoles juives et les synagogues par des patrouilles militaires, qui circuleraient en véhicule. Cela n’aura pas le même impact. Nous, on va devoir remettre des policiers devant les points sensibles pour monter la garde », a en effet affirmé M. Ghyssels. « C’est un non-sens terrible, surtout pour une grande ville comme Bruxelles », a-t-il insisté.

Mieux. Selon lui, « si les militaires étaient bien perçus aux points statiques, ils risquent d’être moins bien acceptés par la population quand ils circuleront en véhicule. »

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