La France et la Côte d’Ivoire vont renforcer de « manière concrète » leur partenariat militaire

Le Livre blanc de la Défense et de la Sécurité nationale (LBDSN) publié en 2008 prévoyait de maintenir seulement deux bases permanentes françaises en Afrique – à Djibouti et au Gabon – et de transformer les autres en « pôles opérationnels de coopération », comme cela a été fait au Sénégal.

Et, s’agissant de la Côte d’Ivoire, où la France menait à l’époque l’opération Licorne, il était question d’y maintenir un contingent réduit à seulement 200 ou 300 militaires pour des missions de formation au profit des forces ivoiriennes. D’ailleurs, en 2009, le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMa), qui tenait garnison à Port-Bouët, fut dissous.

Le lancement des opérations Serval, au Mali, et Sangaris, en Centrafrique, remirent en cause ce plan dans la mesure où les insfrastructures portuaires et aéroportuaires ivoiriennes permirent d’assurer un flux logistique important vers ces deux théâtres d’intervention.

Fort logiquement, en 2014, et dans le cadre des accords de défense liant les deux pays, il fut annoncé un renforcement de la présence militaire française en Côte d’Ivoire, avec la création d’une compagnie du génie et d’une batterie d’artillerie ainsi que l’envoi d’un détachement de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT).

Actuellement, les Forces françaises de Côte d’Ivoire (FFCI) comptent 900 militaires. Et cette « base opérationnelle avancée » (BOA) constitute une plateforme « stratégique et logistique majeure sur la façade Ouest-africaine. »

Cela étant, cette coopération militaire entre la France et la Côte d’Ivoire va être encore prochainement renforcée. C’est en effet ce qu’a indiqué le président Macron, après avoir reçu, le 11 juin, à l’Élysée, Alassane Ouattara, son homologue ivoirien.

« Nous avons un défi qui est la lutte contre le terrorisme et la sécurité de nos pays et de la région. À ce titre, nous renforcerons dans les prochaines semaines […] de manière très concrète, nos partenariats en matière de coopération militaire, de renseignement et de formation militaire », ainsi déclaré M. Macron, sans livrer plus de détails.

Pour rappel, la Côte d’Ivoire a connu son premier attentat d’inspiration jihadiste en mars 2016, avec l’attaque de Grand Bassam, revendiquée par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). En outre, le nord du pays est sujet à des infiltrations de groupes armés présents dans le sud du Mali.

Enfin, avec 700 entreprises et filiales implantées dans ce pays, la France est le second partenaire économique de la Côte d’Ivoire, dont la candidature au Conseil de sécurité des Nations unies a été soutenue par Paris.

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