Mobilisation massive pour soutenir l’inventeur du Flyboard Air, interdit de vol par les autorités

L’été dernier, la société américaine Implant Sciences Corporation (ISMC), alors spécialisée dans la détection d’explosifs, annonçait avoir signé une lettre d’intention (LoI) pour acquérir Zapata Industries, avec l’idée de trouver des applications militaires aux technologies développées par cette jeune pousse (start-up) marseillaise.

En effet, l’entreprise française, dirigée par Franky Zapata, un ancien champion de jet-ski, a mis au point le Flyboard Air, c’est à dire une sorte de planche de surf volante pourvant atteindre les 10.000 pieds d’altitude et la vitesse maximale de 150 km/h. Et cela grâce à 6 moteurs et surtout un algorithme qui ajuste en permanence l’inclinaison des 4 turbo-réacteurs ainsi que la vitesse des turbines latérales. Les résultats, abondamment diffusés sur les réseaux sociaux, sont spectaculaires.

De quoi remettre au goût du jour un le HZ-1 Aerocycle, un concept imaginé dans les années 1950 par la société américaine De Lackner pour des missions de reconnaissance… Cela étant, ISMC n’a, a priori, pas pu être en mesure de financer l’acquisition de Zapata Industries (pour 15 millions de dollars). En novembre dernier, d’après le site boursier Seeking Alpha, qui citait un document de la Securities and Exchange Commission [SEC, gendarme de la Bourse américaine, ndlr] l’entreprise a fait savoir qu’elle jetait l’éponge.

Mais visiblement, cet épisode a coïncidé avec le début des ennuis de Franky Zapata. L’entrepreneur a en effet été prié de mettre un terme à aux vols du Flyboard Air. Convoqué, a-t-il dit, par la Gendarmerie de l’Air, il a été menacé d’être mis en examen et condamné à une peine de prison en cas de récidive.

« J’ai enfreint trois lois : la conduite d’un aéronef sans permis, la conduite d’un aéronef non homologué [ce qui est normal puisque le Flyboard Air n’a pas d’équivalent, ndlr], et le survol d’une agglomération avec un aéronef. Donc, toutes ces infractions, c’est des peines de prison assez conséquentes, ça peut aller jusqu’à dix ans », a-t-il témoigné auprès de France3. En outre, il a précisé avoir eu des contacts avec les forces spéciales françaises, qui « ont besoin du produit [le Flyboard Air] pour travailler. »

En clair, la menace qui plane sur Franky Zapata va évidemment entraver le développement de son Flyboard et mettre en péril son entreprise, qui emploie 17 personnes. Ce dernier a d’ailleurs évoqué un départ de France, affirmant avoir « refusé des avances de l’armée américaine ». Au quotidien La Provence, cependant, il a confié qu’il lui a été proposé « d’effectuer ses essais dans une zone semi-militaire, hors de vue du public et des médias. »

Cela étant, l’on peut s’étonner de la réaction si tardive des autorités : les vidéos montrant le Flyboard Air en action sont disponibles depuis des mois sur les sites de partage, où elles ont été vues des millions de fois, et l’on ne compte plus les articles de presse à son sujet.

En attendant, la mésaventure de M. Zapata suscite l’indignation sur les réseaux sociaux, où son message relatant son « coup de gueule » a été relayé plus de 140.000 fois. Une pétition en ligne a même été lancé et elle a recueilli près de 13.000 signaturesEt plusieurs médias ont évoqué son cas. A priori, cette mobilisation a fait bouger les lignes : « Merci beaucoup les amis d’avoir partagé! Ça bouge et c’est grâce à vous! », a fait savoir l’ex-champion de jet ski sur sa page Facebook.

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