L’hôpital militaire de Kaboul a été la cible d’une attaque jihadiste

Nul doute que le mode opératoire utilisé par les assaillants de l’hôpital militaire « Sardar Daud Khan » de Kaboul sera regardé de près par les services de sécurité occidentaux.

Ce 8 mars, cet établissement situé au coeur de la capitale afghane et comptant 400 lits, a en effet été attaqué par des hommes armés appartenant vraisemblablement à la branche afghano-pakistanaise de l’État islamique (EI), implantée dans la province de Nangharar. Du moins, l’organisation jihadiste a revendiqué l’attentat via la messagerie cryptée Telegram alors qu’il était encore en cours.

L’attaque a commencé vers 9 heures (heure locale) quand un assaillant a mis à feu les explosifs qu’il portait sur lui, alors qu’il se trouvait à l’entrée arrière de l’hôpital. Il a également rapporté qu’une voiture piégée a explosé sur le parking de l’établissement, a priori sans faire de victimes.

Par la suite, des hommes armées, ayant chacun revêtu une blouse blanche afin de se faire passer pour des médecins et des infirmiers, ont fait irruption dans l’hôpital et tiré sur les visiteurs, le personnel soignant et les patients. Ils se sont ensuite retranchés dans les étages supérieurs et échangé des coups de feu avec les forces de sécurité.

« Quand les tirs ont commencé, j’ai couru dans les couloirs, c’était la panique parmi le personnel et les visiteurs. J’en ai vu plusieurs tomber. Ils tiraient sur tout ce qui bougeait. Je me suis réfugié en réanimation et quand j’ai vu qu’il n’y avait pas d’autre issue j’ai sauté par la fenêtre », a témoigné un médecin auprès de l’AFP.

L’attaque a pris fin vers 15h30, après l’intervention d’une unité des forces spéciales afghanes, qui, déposée par hélicoptère sur le toit de l’hôpital, a réussi à abattre quatre assaillants. Selon un bilan provisoire donné par le ministère afghan de la Défense, il y aurait au moins 30 tués et une cinquantaine de blessés. « La plupart étaient des patients, des médecins et des infirmiers », a précisé le général Daud Waziri, un porte-parole.

Pour le président afghan, Ashraf Gani, cette attaque « foule aux pieds toutes les valeurs humaines. » Et d’ajouter : « Dans toutes les religions, un hôpital est considéré comme un lieu à l’abri de toute attaque, et s’en prendre à lui, c’est s’en prendre à l’ensemble de l’Afghanistan. »

Ce n’est pas la première fois que l’EI revendique une attentat commis contre un hôpital. Cela a en effet été le cas le 8 août 2016, à Quetta, au Pakistan. Ce jour-là, un jihadiste s’était fait exploser parmi une foule de 200 personnes, rassemblées devant l’établissement pour rendre hommage Bilal Anwar Kasi, le bâtonnier du Baloutchistan, assassiné quelques heures plus tôt par le groupe Jamaat-ul-Ahrar. Au moins 70 civils y avaient laissé la vie.

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