L’Allemagne envisage d’investir 1 milliard d’euros en faveur de la flotte européenne d’avions ravitailleur
En juillet, les Pays-Bas et le Luxembourg ont annoncé la commande commune de deux avions ravitailleurs de type A-330 MRTT dans le cadre du programme européen appelé « Initiative Multinational MRTT Fleet » (MMF).
Concrètement, les deux appareils en question appartiendront à l’Otan et les deux pays partenaires bénéficieront de droits exclusifs d’utilisation. Ils seront basés à Eindhoven. En outre, la Belgique et la Norvège envisagent de rejoindre ce dispositif.
Cette initiative permettra ainsi aux Pays-Bas de retirer du service les deux ravitailleurs KDC-10 utilisés actuellement par leur force aérienne. À Berlin, où la question du remplacement des 4 avions ravitailleurs A-310 MRTT de la Luftwaffe se pose, on fait exactement le même calcul.
En effet, dans les documents communiqués au Bundestag [.pdf] dans le cadre de l’examen du projet de budget 2017, le gouvernement allemand prévoit d’investir 1 milliard d’euros au bénéfice de la MMF afin de financer l’achat d’A-330 MRTT. Seul hic : aucun détail sur le calendrier de cette dépense n’a été précisé.
Selon l’agence Reuters, le ministère allemand de la Défense estime qu’il aura besoin de 4.500 heures de vol par an, soit 51% des 8.800 heures prévues pour l’ensemble des A-330 MRTT appartenant à cette flotte mutualisée [la MMF pourrait compter jusqu’à 8 appareils, ndlr]. En outre, Berlin insisterait pour que ces avions puissent être aussi basés à l’aéroport de Cologne/Bonn.
4500 h soit 51% du potentiel global des besoins de l’ensemble de la flotte …!!! Comment ce pays qui n’a pas d’engagement particulièrement contraignants fait-il pour avoir besoin d’autant d’heures de vol ?
On devrait y participer, ainsi que l’ensemble des autres européens.Le budget européen en assurera l’exploitation et la maintenance.
Il faudrait pour cela créer une entreprise car les dirigeants ne veulent pas d’une armée européenne mais une meilleure coopération entre les différentes armées. Les fonds pourraient vernir d’un actionnariat constitué de l’UE, d’Etats membres, voire de sociétés privées (d’armement qui aurraient intérêts). Une société de location de matériels militaires en somme.
Assez surréaliste cette mutualisation. Ça va bien pour les exercices planifiés, mais que font-ils en cas de crise non gérée par l’OTAN ?
Il y a longtemps, IBM avait lancé pour l’informatique le concept de « machine virtuelle » qui permettait de donner l’illusion aux utilisateurs de disposer chacun d’un ordinateur complet alors qu’en fait ils en partageaient un seul. Appliqué à l’aviation, ça doit être un peu difficile de faire pareil.
Crise non gérée par l’ OTAN pour ces pays ! même nous ,nous devons être appuyé par l’ OTAN dans nos opérations ,et pour les awacs le système fonctionne deja ,rien de neuf.
L’intérêt de ce type de mutualisation est le même que pour l’informatique :
En prenant un même nombre d’avions et en les gérant ensemble, vous bénéficiez d’effets d’échelle. Par exemple, vous pouvez faire des économies sur les achats, sur la maintenance, sur la gestion des pilotes, etc.
Ensuite, en les plaçant en pool, vous bénéficiez d’effets de foisonnement. Ainsi, tout le monde a des pics d’activité qui ne tombent pas en même temps, ce qui fait que ponctuellement vous pouvez utiliser les avions des autres pour répondre à ces pics d’activité, au lieu d’avoir à entretenir des avions en plus que vous utiliserez peu dans l’année. Au global, il est généralement constaté qu’en mutualisant de cette manière, vous vous retrouvez à nécessiter moins de ressources pour répondre à un même besoin.
Pour des besoins en temps de paix, certainement, mais en cas de conflit la mutualisation aura comme seul effet de réduire la taille globale de la flotte qui sera la première visée avec celle des AEWACS. De plus mutualisation du matériel sans mutualisation des décisions d’utilisation, cela parait compliqué en cas de divergence de vue ou d’intérêt…
C’est ça l’intérêt de faire de la mutualisation sur le transport, le ravitaillement, la santé… Chaque pays peut participer à l’effort de guerre sans que ça se voit trop.
Par ailleurs, ça n’est de toute manière pas dans l’intérêt de petits Etats comme les Etats européens de s’affaiblir encore plus en ayant des vues trop divergentes.
Rappel : Pouvoir réduire la taille globale de la flotte avec un service rendu égal, ça permet déjà de libérer des ressources financières pour développer d’autres capacités. Ça vaut le coup.
nous en ferait de commander 16 appareils
Les A310MRTT ne sont pas aussi vieux que ça.. Et vu leur rythme opérationnel ils pourraient tenir des années sans problème, sauf que 1 milliard sur 15 ou 20 ans ce n’est rien, surtout quand on demande 51% des heures de vol d’une flotte mutuelle
Ca a l’air interessant comme ca, mais si le Bundestag decide que telle ou telle intervention qui necessite les ravitailleurs allemands, va a l’encontre de sa constitution, Berlin pourra sans doute refuser l’usage de ses ravitailleurs, que l’operation ait lieu au nom de l’OTAN ou pas. En ce qui concerne la France, les FAS auront toujours besoin de ravitailleurs en organique, donc pas question de mutualiser cette partie de la flotte, a partir de la, il est peu probable qu’on mutualise quoique ce soit sur ce creneau.
Les ravitailleurs européens ont tout un tas de missions. Si par exemple les ravitailleurs allemands ne pouvaient légalement pas participer à une intervention française, ils pourraient toujours participer à un exercice de routine ailleurs, déchargeant ainsi les ravitailleurs d’un autre pays qui, lui, voudrait bien participer.