La force Sentinelle va être plus « orientée » vers le contrôle des flux et des frontières

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En dépit des critiques contre l’opération Sentinelle faites par deux récents rapports parlementaires, dont celui émanant de la commission d’enquête relative aux moyens de l’État pour lutter contre le terrorisme, le gouvernement persiste.

Alors que le format de cette opération intérieure devait être ramené à 7.000 soldats après l’Euro, l’attentat de Nice, commis le 15 juillet, a changé la donne et, finalement, le niveau d’engagement des forces armées est maintenu à 10.000 personnels. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l’a de nouveau confirmé, ce 18 juillet, à l’issue d’un nouveau conseil de défense et de sécurité.

« L’opération Sentinelle dissuade. L’opération Sentinelle protège. Et les Français ne s’y trompent pas » car quand on les interroge, ils « estiment à des pourcentages très élevés que la présence des forces armées auprès des forces de gendarmerie et de police les rassure. C’est le but recherché », a fait valoir M. Le Drian. Vox populi, vox Dei…

Cela étant, il faut s’attendre à quelques changements. Ainsi, le ministre a indiqué que les « forces ‘Sentinelle’ vont être orientées davantage vers les grands rassemblements, les flux importants et le renforcement des contrôles aux frontières ».

La surveillance des « flux » et des frontières par les forces armées et la Gendarmerie a fait l’objet d’une expérimentation appelée « Minerve » et conduite en avril dernier dans le département de l’Isère, avec une unité du 7e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA).

« Nous allons voir comment un groupe de combat d’infanterie pourrait, en appui de gendarmes officiers ou agents de police judiciaire (OPJ, APJ), exercer une mission utile de contrôle du territoire », avait expliqué le général Denis Favier, le Directeur général de la Gendarmerie nationale (DGGN). Et, pour ce dernier, un tel dispositif ne pouvait être que « plus efficace et valorisant pour les forces armées que les gardes statiques et des patrouilles inutiles. »

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a aussi évoqué l’opération Sentinelle, estimant que cette dernière est « utile » parce que « la montée en puissance de nos effectifs, dans la police et la gendarmerie, implique que l’on mette des personnes dans les écoles avant de pouvoir les déployer sur le terrain ». Et d’insister : « De ce point de vue là, la présence des armées nous permet d’assurer cette transition dans de bonnes conditions. »

Par ailleurs, M Cazeneuve a évoqué le recours à la réserve opérationnelle de niveau 1 de la gendarmerie, c’est à dire aux volontaires ayant souscrit un engagement à servir dans la réserve (ESR). « Nous consacrons ces forces de Sentinelle et de la réserve opérationnelle ainsi que l’ensemble des moyens des forces de police et de gendarmerie à la sécurisation des lieux touristiques, des plages et des grandes manifestations culturelles et sportives en faisant en sorte qu’il y ait des patrouilles dynamiques qui puissent circuler sur le territoire national », a-t-il expliqué.

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