Durement sanctionnée par une résolution de l’ONU, la Corée du Nord brandit la menace nucléaire

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Suite à son 4e essai nucléaire et au lancement d’une fusée, la Corée du Nord a fait l’objet d’une nouvelle série de sanctions d’une ampleur inédite, adoptée le 2 mars à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Ainsi, il sera imposé à Pyongyang un embargo total sur les armes conventionnelles, un renforcement des sanctions financières, des restrictions en matière d’approvisionnement de certains minerais, et une interdiction de se procurer du carburant pour avions et fusées. En outre, toute cargaison entrant ou sortant de Corée du Nord devra être systématiquement contrôlée.

Le régime nord-coréen a accueilli cette nouvelle résolution en tirant une salve de 6 projectiles de courte-portée en direction de la mer du Japon. Plus tard, son chef, Kim Jong-un, a affirmé que la Corée du Nord devait « être toujours prête à utiliser son arsenal nucléaire », selon des propos rapportés par l’agence officielle KCNA.

Et, pour faire bonne mesure, estimant que la situation dans la péninsule coréenne s’était « tellement dériorée », Kim Jong-un a aussi annoncé un changement de stratégie militaire, évoquant la possibilité d' »attaques préventives » contre la Corée du Sud.

Qualifiant la résolution alourdissant les sanctions contre son pays était « digne de bandits », le maître de Pyongyang a affirmé que les « les Nord-Coréens attendent maintenant l’ordre de combattre pour annihiler l’ennemi avec leur regain de fureur ».

De son côté, la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a prévenu que la Pyongyang s’exposerait à une réponse « sévère » en cas de toute provocation. Et d’ajouter : « Nous devons faire comprendre à la Corée du Nord que son régime ne survivra pas s’il ne renonce pas à ses programmes nucléaires. »

« Le renforcement de notre dissuasion nucléaire est un exercice légitime de nos droits à l’autodéfense, qui continuera aussi longtemps que se poursuivra la politique américaine hostile », a rétorqué le ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

À Moscou, où les relations avec Pyongyang sont relativement bonnes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a fait part de la « grave préoccupation » des autorités russes au sujet des propos tenus par Kim Jong-un. « Nous espérons que tous les pays de la région, tout comme les pays tiers, feront preuve de retenue dans cette situation difficile », a-t-il dit.

Cependant, les États-Unis ont relativisé la portée de la menace du dirigeant nord-coréen. « L’analyse du gouvernement américain n’a pas changé. Nous n’avons pas vu la Corée du Nord tester ou démontrer sa capacité à miniaturiser une tête nucléaire et la mettre sur un missile balistique », a affirmé un responsable du Pentagone.

Mais, a souligné un autre responsable américain, cité par l’AFP, si cette menace nord-coréenne n’est pas établie, Washington invite quand même Pyongyang à « s’abstenir d’actions provocantes et d’une rhétorique qui aggrave les tensions » et à se « concentrer sur le respect de ses obligations internationales et de ses engagements. »

Quoi qu’il en soit, Séoul a également annoncé son intention d’entamer des discussions pour déployer, sur son territoire, des éléments de la défense antimissile américaine. Il est en effet question, depuis plusieurs mois, d’installer une batterie THAAD. Ce projet est vivement critiqué par la Chine et la Russie, qui y voient une atteinte à la crédibilité de leurs forces stratégiques respectives.

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