La frégate multi-missions Aquitaine déclarée opérationnelle

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Cinq ans après avoir été mise à flot, l’Aquitaine, la première des frégates multi-missions (FREMM) attendues par la Marine nationale, a été admise au service actif le 2 décembre, au terme d’une phase de mise en condition opérationnelle (MECO) entamée en novembre 2012.

Dès le début 2016, la FREMM Aquitaine rejoindra le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles-de-Gaulle, actuellement déployé en Méditerranée orientale, dans le cadre de la mission Arromanches 2, lancée afin d’accroître les capacités de frappe et de renseignement de l’opération Chammal, menée contre l’organisation État islamique (EI ou Daesh) en Irak et en Syrie.

Longue de 142 mètres pour un déplacement de 6.000 tonnes, la FREMM Aquitaine peut naviguer à une vitesse pouvant aller jusqu’à 27 noeuds. Largement automatisée, elle a besoin d’un équipage d’un centaine de marins, seulement, pour fonctionner. Côté armement, elle dispose de missiles Aster (défense aérienne)et Exocet (anti-surface). Elle pourra également mettre en oeuvre le Missile de croisière naval, ce qui lui permettra de frapper dans la profondeur des cibles de haute valeur stratégique à une distance de sécurité. Enfin, elle est aussi munie de torpille MU-90 et d’un hélicoptère NH-90 Caïman.

Initialement, la Marine nationale devait recevoir 17 FREMM. Mais au fil des Lois de programmation militaire, cette cible a été revue à 11 exemplaires, puis à 8 seulement, un arbitrage ayant été récemment rendu en faveur de l’acquisition de 5 frégates de taille intermédiaire (FTI).

« Ces navires furtifs se caractérisent par leur haute technologie, leur polyvalence et leur souplesse d’emploi : une centaine de marins suffit à la mise en œuvre d’une FREMM aux automatismes poussés. Associées à l’hélicoptère de combat Caïman Marine et au missile de croisière naval (MdCN), ces nouvelles frégates représentent un bond capacitaire et stratégique dans la lutte contre les menaces actuelles », a fait valoir le Sirpa Marine, dans un communiqué.

Après la FREMM Aquitaine, les FREMM Provence et et Languedoc seront à leur tour déclarées opérationnelles. Elles  seront respectivement basées à Brest et à Toulon.

Cela étant, la mise en service progressive de navires technologiquement évolués change la structure de la Marine nationale. Ainsi, cette dernière avait besoin de 560 marins pour armer, dans les années 1960, un croiseur comme le Colbert. Trente ans plus tard, il n’en fallait plus que 220 pour mettre en oeuvre une frégate antiaérienne de type F-70. Et sur une FREMM, un équipage de seulement 100 marins est nécessaire.

Du coup, la proportion de marins peu qualifiés s’amenuise tandis que le taux d’encadrement des équipages augmente. En clair, il y a moins de matelots mais plus d’officiers et d’officiers-mariniers.

« C’est un peu la même chose que sur les standards téléphoniques : d’un très grand nombre d’opératrices connectant manuellement des fiches sur des meubles techniquement assez simples, on est passé à des meubles complexes, dépourvus d’opérateurs, mais requérant quelques maintenanciers hautement qualifiés », expliquait l’amiral Bernard Rogel, le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM) lors de son dernier passage devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées.

« Le soutien des bâtiments à quai doit lui aussi s’adapter. On ne soutient pas un bâtiment de cent marins comme on le faisait pour un bâtiment dont l’équipage en comptait 600. Les infrastructures doivent suivre : le bâtiment informatique d’aujourd’hui consomme plus d’électricité que le bâtiment mécanique. On est donc dans une révolution et une transformation en profondeur », avait encore ajouté le CEMM.

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