Les milices kurdes infligent un nouveau revers à l’État islamique en Syrie

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En août 2014, le groupe État islamique (EI ou Daesh) s’emparait de la base de la brigade 93, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Raqqa, capitale de facto de son « califat ». Dix mois plus tard, cette emprise militaire vient à nouveau de changer de main : les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple kurde (YPG), appuyés par l’aviation de la coalition internationale et des combattants arabes, viennent d’en chasser les jihadistes.

« Nous contrôlons totalement le camp de la brigade 93 et nous sommes en train de la débarrasser des explosifs qui s’y trouvent », a ainsi affirmé, selon l’AFP, Redur Khalil, un porte-parole des YPG.

Dans le même temps, les combattants kurdes, a assuré l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), se sont emparés de la localité voisine d’Aïn Issa, à l’issue de violents combats et, là encore, grâce à l’appui aérien de la coalition. « Les jihadistes se sont retirés à l’est de la ville et au nord de Raqqa, mais ils ont truffé Aïn Issa de mines », a-t-il fait savoir.

L’EI a ainsi perdu un secteur qui lui était important dans la mesure où il surplombe les routes reliant Raqqa aux province d’Alep (ouest) et de Hassaké (est).

« Jusqu’à la lisière de Raqa, les lignes de défense de l’EI sont fragiles désormais car il n’y a pas de fortifications dans ce secteur qui est un un terrain plat », a en outre expliqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH.

Cependant, il n’est pas dans les plans des YPG de s’attaquer à Raqqa. La « capitale » de l’EI est « loin et bien défendue. La prendre nécessite des forces et des armes importantes », a fait valoir Redur Khalil.

Après la résistance héroïque à Kobané, en janvier, et la prise de Tall Abyad, le 16 juin, la conquête d’Aïn Issa est le troisième revers important infligé par les combattants kurdes aux jihadistes de l’État islamique.

Cependant, plusieurs puissances régionales pourraient prendre ombrage des succès militaires des kurdes syriens. Ainsi en est-il d’Ankara, aux prises avec le mouvement kurde indépendantiste du PKK, proche des YPG, mais aussi de Damas, de Téhéran et, dans une moindre mesure de Bagdad [ndlr, le Kurdistan irakien bénéficie déjà d’une large autonomie, ce qui ne va pas sans quelques heurts, notamment au sujet de la question pétrolière].

Mais pour le moment, le principal problème de l’Irak, de la Syrie et de l’Iran reste l’État islamique. Selon Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême iranien pour les affaires internationales, des responsables de ces trois pays se réuniront prochainement à Bagdad pour « renforcer leur entente dans la lutte contre le terrorisme ».

« Les terroristes de Daech sont actifs en Syrie et en Irak, nous avons donc besoin de coordination au plus haut niveau pour lutter contre le terrorisme », a expliqué Mohammad al-Chaar, le ministre syrien de l’Intérieur, après une rencontre avec le conseiller iranien.

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