Vers la création d’une force militaire conjointe par la Ligue arabe
Cela fait un moment que le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, plaide pour la création d’une force militaire conjointe pouvant être déployées au nom des pays arabes.
« Il y a un besoin pressant pour la création d’une force militaire arabe commune, qui soit multifonction, (…) capable d’intervenir rapidement pour lutter contre le terrorisme et les activités des groupes terroristes, et d’aider dans les opérations de maintien de la paix », avait-il affirmé au début de ce mois.
Visiblement, son appel a été entendu. En effet, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe ont approuvé, le 26 mars, un projet allant dans ce sens. Une résolution sera présenté à l’occasion du sommet de l’organisation qui s’ouvrira demain à Charm el-Cheikh (Égypte).
Il s’agit d’une « décision historique », a commenté M. al-Arabi. « C’est la première fois qu’une force sera créée et fonctionnera au nom des pays arabes », s’est-il félicité.
Deux faits récents ont motivé cette avancée. Il y a d’abord la situation en Libye, où les groupes jihadistes s’enracinent en profitant du chaos politique et des influences extérieures. Après l’assassinat de 21 coptes par l’État islamique (EI), le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, avait justement appelé à la création d’une « force arabe commune » pour lutter contre le terrorisme.
Ensuite, l’intervention d’une coalition englobant la majeure partie des pays arabes au Yémen pour contrer les milices chiites qui menacent le président Abd Rabbo Mansour Hadi, a sans doute été aussi déterminant.
Pour le moment, les contours de cette future force arabe restent flous. D’après l’AFP, qui a eu accès au projet de résolution, elle sera destinée à « conduire des interventions militaires rapides pour parer aux menaces sécuritaires auxquelles pourraient être confrontés les pays arabes ». En outre, M. al-Arabi aura à consulter les représentants des pays de la Ligue arabe pour « étudier les détails concernant la création de cette force ».
Reste donc à voir comment cette future force va fonctionner. Car il arrive que les 22 pays membres de la Ligue arabe ne soient pas d’accord entre eux, comme cela est le cas au sujet de la Libye, où l’Égypte et les Émirats arabes unis soutiennent le gouvernement réfugié à Tobrouk quand le Qatar appuie celui installé par les islamistes à Tripoli.
Photo : Mirage 2000-9 de la force aérienne des Émirats arabes unis
