L’Italie se dit prête à participer à une mission internationale pour combattre les jihadistes en Libye

Certains font mine de s’étonner de l’achat par l’Égypte de 24 avions de combat Rafale auprès de la France. Sans doute ne suivent-ils pas l’évolution de la situation dans cette partie du monde. Outre l’activité de groupes jihadistes dans le Sinaï, Le Caire doit également prendre en compte les événements en Libye, où une organisation affiliée à l’État islamique (EI ou Daesh) vient de revendiqué l’enlèvement de 21 ressortissants égyptiens de confession chrétienne à Syrte.

Toujours dans cette même ville, dont fut originaire le colonel Kadhafi, l’EI vient de prendre le contrôle d’une station de radio locale. En clair, profitant du chaos politique libyen, alimenté par les affrontements entre libéraux et islamistes, les jihadistes étendent leur influence. C’est donc le cas dans l’est du pays, en Cyrénaïque, mais aussi dans le sud, où des groupes terroristes chassés du nord-Mali ont établi leurs bases arrière.

La France, par la voix de son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ne cesse de mettre en garde contre évolution et le risque de voir s’implanter une nouveau sanctuaire terroriste aux portes de l’Europe. L’Italie, particulièrement concernée pour des raisons historiques et géographiques, a fait part de son inquiétude et de sa volonté d’agir.

Lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision SkyTG24, le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a affirmé que Rome soutient les efforts de Bernardino Leon, l’émissaire spécial des Nations unies, pour amener les différentes factions libyennes à négocier et à trouver un accord afin de mettre un terme à cette instabilité politique qui profite aux groupes jihadistes.

Mais, a ajouté le ministre, si ces négocations viennent à échouer, alors l’Italie serait « prête à combattre, naturellement dans le cadre d’une mission internationale ». Et d’ajouter : « Nous ne pouvons accepter l’idée qu’il y a une menace terroriste active à seulement quelques heures de l’Italie par bateau ».

Selon M. Gentiloni, la situation en Libye est « en train de se détériorer » et l’Italie « ne peut pas sous-estimer la possibilité d’une attaque par les jihadistes de l’EI ». Ces derniers ont d’ailleurs déjà leur bastion, à Derna, ville située entre Benghazi et la frontière égyptienne.

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