Armées : Combien va coûter le maintien de 7.500 postes?

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Un peu plus d’un an après avoir adoptée par le Parlement, la Loi de programmation militaire 2014-2019 est quasi-morte étant donné que, conformément à ce qu’a décidé le président Hollande, elle sera révisée non pas avant la fin de cette année (la clause de « revoyure »), comme cela avait été prévu, mais d’ici l’été prochain.

Cette dernière prévoyait d’allouer aux armées 190 milliards d’euros sur la période 2014-2019, dont plus de 6 milliards de recettes exceptionnelles (REX). Or, celles gagées sur la vente aux enchères de fréquences 700 MHZ ne seront pas au rendez-vous dans les délais. Elle était en outre basée sur une hypothèse d’exportation de l’avion Rafale, seulement 26 exemplaires devant être livrés à l’armée de l’Air et à la Marine nationale alors que Dassault Aviation a besoin d’en produire 11 par an pour maintenir ses lignes d’assemblage.

En outre, il était prévu de supprimer 34.000 postes au sein du ministère de la Défense afin de ne pas dépasser l’enveloppe des 190 milliards. Or, le président Hollande a décidé le maintien de 7.500 emplois, ce qui complique la donne.

Bien évidemment, ralentir le rythme des déflations a un coût. Selon les calculs du quotidien Les Échos, il serait de 1 milliard d’euros pour les 3 dernières années de la LPM 2014-2019, dont 200 millions rien que pour 2015. Du moins est-ce l’échelle de grandeur (tout dépendra de la nature des emplois conservés, un militaire du rang coûtant moins cher qu’un colonel).

Quoi qu’il en soit, la conclusion s’impose d’elle-même : les 190 milliards initialement prévus sont donc insuffisants.

Comment résoudre cette équation, à première vue insoluble? La révision de la LPM devra y répondre. D’ici-là, le Rafale aura sans doute trouvé preneur à l’étranger (l’Inde, le Qatar et l’Égypte sont, pour le moment, les pistes les plus chaudes). Et les sociétés publiques de projet, censées être une alternative aux recettes exceptionnelles manquantes, devraient être sur les rails. Et puis, en 2016, la vente aux enchères des fréquences 700 MHZ pourra avoir lieu, ce qui permettra d’abonder le budget de la Défense et de trouver quelques marges de manoeuvres.

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