L’US Air Force prend des mesures en faveur de ses pilotes/opérateurs de drones

Il est souvent question des drones dans l’actualité. Et l’apport de ces engins dans la conduite des opérations est régulièrement mis en avant. « Plus on en a, plus on en veut », a récemment affirmé le général Denis Mercier, le chef d’état-major de l’armée de l’Air.

Outre-Atlantique, c’est évidemment la même chose. D’ailleurs, l’US Air Force en compte 368 drones MALE (Moyenne altitude Longue Endurance) et HALE (Haute altitude Longue Endurance), dont 150 MQ-1 Predator, 178 Reaper et 40 Global Hawk. Mais pour les mettre en oeuvre, il faut du personnel.

Or, les spécialités de pilote de drone et d’opérateur capteurs ne font pas recette au sein de l’aviation américaine. Les objectifs de recrutement ne sont atteints qu’à 82% et 33% des élèves opérateurs ne terminent pas leur formation. Le taux d’échec est trois fois supérieur à celui constaté pour les pilotes d’avions militaires. Plusieurs raisons ont été avancées dans un rapport publié en 2013 afin d’expliquer cette désaffection.

Ainsi, il est apparu que la spécialité de pilote/opérateur de drone était vue comme une voie de garage, avec peu de perspectives de monter rapidement en grade. Et pour cause : le rythme opérationnel étant élevé, il ne reste plus beaucoup de temps pour préparer les examens nécessaires pour obtenir une promotion.

Le manque de reconnaissance est aussi une autre cause recensée par le rapport évoqué précédemment. Étant donné que les pilotes/opérateurs de drones ne sont pas déployés sur un théatre d’opérations extérieur (la philosophie française est différente sur ce point), ils « sont perçus comme ne risquant pas leur vie en pilotant leur appareil depuis le Nevada à 11.000 km » de la zone d’action. Pour autant, ils sont aussi exposés aux risques de stress post-traumatique.

Le Pentagone avait pris conscience de cela en proposant de créer une médaille spécifique d’une rang égal, voire supérieure, à celles destinées aux militaires ayant connu l’épreuve du feu. Mais il avait dû faire marche arrière devant les protestations que cette annonce avait suscitées.

Toujours est-il que le rythme opérationnel ne faiblit pas et que le nombre de pilotes/opérateurs de drones est insuffisant. Du coup, la charge de travail de ces derniers est de plus en plus lourde.

« Ils travaillent 6 jours par semaine, 13 ou 14 heures par jour », a expliqué  Deborah Lee James, la sécrétaire à l’US Air Force, lors d’une conférence de presse. « Ils totalisent 900 à 1.100 heures de vol par an en moyenne, contre 200 à 300 heures de vol pour un pilote d’avion. Et de plus, bon nombre d’entre eux s’approchent de la fin de leur contrat, ce qui risque de compliquer encore la situation », a-t-elle ajouté.

Les solutions pour remédier à cette situation ne sont pas nombreuses. Il faut d’abord commencer par retenir les pilotes/opérateurs le plus longtemps à leur poste et rappeler ceux qui ont été affectés dans d’autres unités.

Mais c’est surtout sur la reconnaissance de leurs mérites que l’aviation américaine va jouer. Notamment en augmentant substantiellement la prime de vol pour ceux qui prolongeront leur temps de service. Ainsi, selon le général Welsh, le chef d’état-major de l’US Air Force, elle passera de 650 à 1.500 dollars. Et d’autres incitations financières devraient être prochainement annoncées.

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