L’Asie du Sud-Est redevient un point chaud de la piraterie maritime

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Selon le dernier rapport du Bureau maritime international (BMI), la piraterie maritime tend encore à se réduire, avec 245 actes constatés l’an passé, contre 264 recensés en 2013, année au cours de laquelle elle avait déjà atteint son plus bas niveau depuis 6 ans.

Toutefois, le BMI a constaté une hausse des détournements de navires, avec 21 cas contre seulement 12 signalés en 2013.

Au cours de ces dernières années, la piraterie avait surtout le vent en poupe au large des côtes somaliennes et dans l’océan Indien. Mais le déploiement de forces navales et l’adoption de mesures de sécurité à bord des navires commerciaux (avec la présence, notamment, de gardes armés) ont permis de réduire ce phénomène. En 2014, les pirates somaliens ont été responsables de seulement 11 attaques, qui ont toutes été contrecarrées.

En Afrique de l’Ouest, et en particulier dans le golfe de Guinée, 41 incidents ont été recencés en 2014. Mais, le niveau de la piraterie est sans doute plus élevé étant donné que, note le BMI, les attaques n’ont pas toutes été signalées. Les pirates, souvent très violents, ciblent en priorité les pétroliers afin de voler leur cargaison.

Mais si le nombre d’actes piraterie maritime est en baisse au niveau mondial, il est en revanche en hausse en Asie du Sud-Est. Sur les 21 navires détournés par des pirates en 2014, 16 l’ont été dans cette région.

« L’augmentation globale des détournements est due à une augmentation des attaques contres les pétroliers côtiers en Asie du Sud-Est », a commenté Pottengal Mukudan, le directeur du BMI. « Des bandes de voleurs armés ont attaqué les petits pétroliers pour leur chargement », a-t-il ajouté.

Le détroit de Malacca fait partie de la région concernée. Ce couloir stratégique entre l’Indonésie, la Malaisie et Singapour voit passer, chaque année, un tiers du commerce mondial.

« Il est important que ces gangs sont arrêtés et punis par la loi, avant que les attaques le deviennent plus audacieuses et violentes », a déclaré M. Mukundan, alors que le BMI a salué les efforts des forces navales indonésiennes et malaisiennes « pour endiguer ce fléau ».

En réalité, le détroit de Malacca est un point chaud historique de la piraterie maritime. Ainsi, en 2000, 75 attaques y furent recencées, en plus des 119 autres signalées au large de l’Indonésie. Ce phénomène, conséquence de la crise financière de 1997, du manque de moyens des forces navales et de la corruption, conduisit les États concernés à prendre des mesures et à mettre sur pied une coopération régionale.

Au milieu des années 2000, le nombre d’actes de piraterie baissa significativement. Plusieurs raisons furent avancées, comme les résultats des mesures de sécurité, une conjoncture économique plus favorable et… le tsunami de 2004, qui décima aussi les rangs des pirates indonésiens.

Enfin, le rapport a relevé une hausse des actes de piraterie au large du Bangladesh, avec 21 incidents signalés en 2014 contre seulement 12 un an plus tôt. Globalement, ils sont de faible intensité et peu d’attaques ont eu lieu en mer. « La Garde côtière du Bangladesh a répondu à de nombreux appels d’aide de capitaines de navire », a souligné le BMI.

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