Le porte-avions Charles de Gaulle sera engagé dans les opérations en Irak « si nécessaire »

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Ce n’est pas parce que le porte-avions Charles de Gaulle, qui vient d’appareiller de la base navale de Toulon pour mener la mission « Arromanches » fera route vers le Moyen Orient pour ensuite rejoindre le nord de l’océan Indien  qu’il sera nécessairement engagé dans l’opération Chammal, c’est à dire le nom de la participation française à la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) emmenée par les États-Unis.

Lors de ses voeux aux armées, qu’il a prononcés justement à son bord, le président Hollande a expliqué que le porte-avions Charles de Gaulle permettra « si nécessaire » de « mener des opérations en Irak avec encore plus d’intensité et d’efficacité » dans le cadre de Chammal.

« Grâce au Charles-de-Gaulle, nous disposerons d’informations précieuses, de renseignements. Nous pourrons si nécessaire mener des opérations en Irak avec encore plus d’intensité et d’efficacité », a affirmé le chef de l’État. « Il nous donnera tous les moyens d’une projection à tout moment en cas de tension supplémentaire », a-t-il ajouté.

En clair, la présence du porte-avions français, « symbole de notre indépendance et de nos capacités politiques, militaires et diplomatiques », dixit M. Hollande, offrira une option supplémentaire en cas de besoin. Mais pendant une durée limitée puisque le navire et son groupe aéronaval (qui compte la frégate britannique HMS Kent) ne resteront sur zone que quelques semaines.

Pour le moment, les forces françaises engagées dans l’opération Chammal (qui ne concerne que l’Irak) s’appuient sur 6 Mirage 2000D basés en Jordanie ainsi que sur 9 Rafale, 1 Atlantique 2 et un ravitailleur C-135FR déployés aux Émirats arabes unis. Le dispositif est complété par la frégate anti-aérienne Jean Bart. Si le Charles de Gaulle venait à être sollicité, il pourrait le renforcer avec 12 Rafale M et 9 Super Étendard Modernisés (SEM). Sans oubier son avion de guet aérien EC-2 Hawkeye (dont il est étonnant qu’un seul exemplaire sur les 3 de la 4F soit mobilisé).

Il est aussi à noter que, comme la base aérienne 188 de Djibouti, avec les 4 Mirage 2000-5 et les 3 Mirage 2000D de l’EC 3/11 Corse, la zone de déploiement du porte-avions – l’océan Indien – n’est pas très éloignée du Yémen, où est implantée al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), l’organisation qui a revendiqué l’attaque contre Charlie Hebdo. En 1983, après l’attentat contre les parachutistes français à Beyrouth, le président Mitterrand avait ordonné une riposte. À l’époque, 8 Super Étendard décollèrent du Clémenceau pour bombarder une caserne des Gardiens de la Révolution islamique et du Hezbollah… qui se trouva opportunément vide…

Pour autant, le président Hollande a rappelé que la France « ne peut pas et ne veut pas » intervenir militairement sans la « caution des Nations unies » ou hors du cadre du droit international. Aussi, et comme l’attention se porte plus sur Daesh en Irak, on ne prend pas vraiment le chemin d’une riposte française contre AQPA.

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