Le Parlement a voté pour la poursuite de l’opération Chammal en Irak

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Conformément à l’article 35 de la Constitution, il était demandé aux députés et aux sénateurs de se prononcer sur la poursuite de l’opération Chammal, en Irak, étant donné que cette dernière a été lancée le 19 septembre 2014, c’est à dire il y a plus de 4 mois.

Le débat a eu lieu quelques jours seulements après les attaques terroristes commises au coeur de Paris par 3 jihadistes, dont un, Amedi Coulibaly, a revendiqué son appartenance à l’État islamique (EI ou Daesh), l’organisation qui est justement visée par l’opération Chammal, laquelle est le nom de la participation française à la coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Au final, les parlementaires ont largement approuvé la poursuite de cette opération. À l’Assemblée nationale, 488 députés ont voté pour et 13, issus notamment du Front de gauche, se sont abstenus. Au Sénat, 327 sénateurs sur 346 votants en ont fait de même.

Lors du débat, le Premier ministre, Manuel Valls, a donné un bilan de l’action des forces françaises. Ainsi, depuis la mi-septembre, les 9 Rafale, les 6 Mirage 2000D, le ravitailleur C-135FR et l’E3F AWACS [ndlr, engagé pendant quelques semaines] ainsi que l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale ont effectué 300 missions au-dessus de l’Irak et effectué « 34 frappes contre des infrastructures, des véhicules ou des postes de combat » de l’EI.

La semaine passée, le Pentagone a indiqué que 1.676 missions avaient été conduites à la fois en Irak et en Syrie dans le cadre de la coalition et que 3.222 objectifs avaient été visés.

« Ces opérations aériennes ont affaibli le potentiel des terroristes. Elles ont aussi permis d’obtenir du renseignement, en particulier sur les combattants venus de l’étranger – ce qui nous ramène au début de cette séance. En plus de ces opérations aériennes, nous participons, avec d’autres pays partenaires, à la fourniture d’armement ainsi qu’au conseil et à la formation des combattants kurdes. Au total, notre dispositif s’élève à un millier de militaires. La France est ainsi, après les États-Unis, parmi les nations les plus impliquées dans la coalition », a souligné M. Valls.

« Les interventions militaires, comme les solutions politiques, ne peuvent donner des résultats immédiats. Soyons lucides : réduire Daech est un objectif que nous n’atteindrons qu’à terme. Nous sommes donc engagés dans la durée. Abandonner aujourd’hui, quitter nos partenaires de la coalition, serait plus qu’un échec : ce serait abandonner l’Irak et ses populations aux terroristes, des assassins dont l’ambition territoriale n’a aucune limite », a encore expliqué le Premier ministre.

De son côté, Jean-Yves Le Drian, a rappelé les objectifs de la stratégie militaire mise en place. « Il s’agissait d’abord de bloquer l’avance de Daech : l’objectif a été atteint. Le deuxième objectif est d’affaiblir son organisation : c’est en cours, même si Daech fait preuve d’une grande capacité à innover et à s’adapter à la nouvelle donne militaire dans les zones sur lesquelles il exerçait jusqu’ici sa pression », a-t-il affirmé.

« Notre troisième objectif est d’apporter notre soutien à ceux qui se battent au sol : c’est ce que nous faisons, une centaine de nos officiers formant les peshmergas ou les forces de sécurité irakiennes. Quatrièmement, avec les Britanniques et les Américains, nous exportons de l’armement et aidons les militaires à les utiliser et nous apportons notre soutien aux combattants non-djihadistes en Syrie. La cinquième étape sera la reconquête par les Irakiens et les peshmergas de l’intégralité du territoire irakien et nous appuierons les forces au sol le moment venu », a-t-il conclu.

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