Dassault Aviation propose le Rafale F3R à la Belgique

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Si la Défense belge doit en principe subir de nouvelles réductions budgétaires dans les années à venir, la question du remplacement de ses 54 F-16 demeure. D’où le lancement  du programme Belgian Defence – Air Combat Capability (ACCap), qui est actuellement dans sa phase de collecte d’informations auprès de 5 agences gouvernementales ayant la responsabilité de gérer des projets d’avions de combat. Le choix d’un appareil doit se faire en 2018, sous réserves d’avoir les crédits nécessaires.

Ce contrat portentiel intéresse Boeing, qui y voir une occasion de placer son F-18 Super Hornet, ainsi que Lockheed-Martin, avec son F-35 Lightning II. Et Dassault Aviation compte bien tirer son épingle du jeu en proposant la dernière version du Rafale – le standard F3R -, dont le développement a été lancé au début de cette année par Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.

Ainsi, Éric Trappier, le Pdg de Dassault Aviation, a en effet confirmé, lors d’un déplacement à Bruxelles, le 25 novembre, pour inaugurer les locaux du Groupement d’intérêt économique (GIE) Rafale, que la Direction générale de l’Armement (DGA) répondrait au questionnaire envoyé la Défense belge. Et la proposition française, a-t-il précisé, reposera « a priori » sur « le F3R qui sera disponible, certifié, qualifié, à partir de 2018 ».

Plus tard, Yves Robins, vice-président de Dassault Aviation, a expliqué les intentions du constructeur français, lors d’une réception donnée à la résidence de l’ambassadeur de France en Belgique. Ainsi, la proposition qui sera faite prévoit « un transfert de technologie à 100% » ainsi qu’un « programme de coopération industrielle qui assure à la Belgique un retour économique au moins équivalent à l’investissement qu’elle fera dans le remplacement des F-16 ».

En outre, les trois membres du GIE Rafale (Dassault Aviation, Thales, Snecma) ainsi que les 500 sous-traitants « ne privilégient pas une approche comptable mais plutôt une stratégie de coopération à moyens et long termes qui soit réellement structurante pour l’avenir de l’industrie aéronautique belge », a assuré M. Robins, qui n’a pas manquer de souligner, au passage, que les coûts d’achat et d’utilisation du Rafale sur sa durée de vie sont « connus, modérés, prouvés, garantis et sans dérive ». Une pique que l’on devrait méditer chez Lockheed-Martin.

Pour rappel, la version F3R du Rafale, dont le développement coûte un milliard d’euros, disposera du système de guerre électronique SPECTRA (Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du Rafale), du missile air-air longue portée METEOR et de la nacelle de désignation laser de nouvelle génération (PDL-NG) qui permettra de gagner en précision lors de frappes air-sol.

Elle comprendra également une version à guidage terminal laser de l’Armement Air Sol Modulaire (AASM, des améliorations portant sur le système de navigationn les liaisons de données et le radar RBE2 à antenne active (AESA).

Pour ce contrat, et même si le F-35 part favori dans la mesure où, avec les contraintes budgétaires, il peut faire l’objet d’une mutualisation avec les Pays-Bas qui l’ont adopté, Dassault Aviation a de solides arguments à faire valoir étant donné que les retombées industrielles sont l’un des critères retenus par la Défense belge, par ailleurs cliente ancienne de l’avionneur français. En outre, ce dernier est le principal actionnaire de la  de la Société anonyme belge de construction aéronautique (SABCA). Enfin, la formation des pilotes de chasse belge se fait en France, ce qui ne peut être qu’un atout supplémentaire.

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