Mali : Les casques bleus tchadiens encore visés par une attaque

Du 29 août auy 9 septembre, la force française Barkhane a conduit une opération dans la région d’Aguelhok, située dans le cercle de Tessalit, au Nord-Mali, en coordination avec des détachements de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) et des Forces armées maliennes (FAMa).

Les 400 militaires français, appuyés par des moyens aériens, ont découvert puis détruit 2 points de ravitaillement utilisés par les groupes terroristes encore présents dans la région, ainsi que des caches d’essence (environ 2.000 litres) et de munitions. Et trois engins explosifs improvisés (IED) ont été désamorcés.

Mais bien qu’affaiblis, et en dépit des initiatives prises pour entraver leur liberté d’action, les groupes terroristes réussissent encore à frapper. Et le contingent tchadien de la MINUSMA est particulièrement visé. Et, ces derniers mois, il a été la cible de plusieurs attaques meutrières, le plus souvent effectués avec des IED.

Depuis le début de ce mois, 5 casques bleus tchadiens ont perdu la vie (et plusieurs autres ont été blessés, pour certains gravement) dans la région d’Aguelhoc. Et ce bilan vient de doubler après une nouvelle attaque, sur l’axe Aguelhok-Tessalit.

« Nous avons perdu cinq camarades aujourd’hui dans le Nord, vers Aguelhoc. Leur véhicule a roulé sur un engin explosif », a ainsi affirmé un officier tchadien affecté dans le nord du Mali. Au moins 3 autres soldats ont été blessés gravement.

Pour rappel, les militaires tchadiens ont payé un lourd tribut au Mali, notamment lors des opérations menées avec les forces françaises dans l’Adrar des Ifoghas, au cours desquels 27 d’entre eux furent tués.

Et une nouvelle fois, les Nations unies ont condamné cette attaque. « Le Représentant spécial du Secrétaire général (RSSG) et chef de la MINUSMA, M. Albert Koenders est profondément attristé par la mort de 5 Casques bleus tchadiens suite à une attaque à l’engin explosif contre un véhicule militaire de la MINUSMA aujourd’hui sur l’axe Aguelhok-Tessalit », ont-elles fait savoir.

Et d’ajouter : « Le RSSG condamne cette nouvelle attaque avec la plus grande fermeté. Cet incident fait suite à de nombreuses autres attaques dans la région de Kidal au cours desquelles trop de Casques bleus ont été tués ou blessés ».

Les groupes armés (al-Qaïda au Maghreb islamique, Mujao, Ansar-Dine) présents au Nord-Mali, dont les sanctuaires avaient été détruits lors de l’opération française Serval, frappent le maillon faible. « Nous n’avons pas les moyens des Français, chaque pays doit faire avec ses capacités. Par exemple, il n’y a pas toujours de blindés pour ouvrir les convois », expliquait ainsi un officier de la MINUSMA.

En outre, une source militaire malienne a expliqué à l’AFP, il y a quelques jours, que les groupes terroristes ont « tout un circuit d’approvisionnement de mines dans toute la région, et il s’informent sur les axes routiers qu’empruntent les véhicules de la Minusma pour mener des opérations ».

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