La Défense belge précise les modalités de l’appel d’offres visant à remplacer ses avions F-16

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La Défense belge a donné, la semaine passée, le calendrier de la procédure qui aboutira au remplacement des 54 avions de combat F-16 que sa composante « Air » met actuellement en oeuvre, sans pour autant préciser le nombre d’appareils qui seront acquis et, par conséquent, l’évaluation du montant de ce programme appelé « Belgian Defence – Air Combat Capability (ACCap) Successor Program »

Ainsi, 5 constructeurs ont bel et bien été retenus et fait l’objet d’une demande d’informationsn via des agences étatiques. Comme attendu, le F-35 de Lockheed-Martin et le F/A-18 Super Hornet de Boeing représenteront les couleurs américaines. Côté européen, l’on trouve le Rafale de Dassault Aviation, le JAS-39 Gripen E/F de Saab et l’Eurofighter Typhoon (a priori, ce seront les Britanniques que seront à la manoeuvre pour cette procédure).

Cette première phase se terminera en novembre 2014. Elle doit permettre d’obtenir toutes les informations utiles sur le plan opérationnel, le soutien technique, les coûts, etc.. Ce n’est qu’après que le progamme ACCap pour être formellement lancé, normalement au cours du premier semestre 2015. Par la suite, viendra une phase d’évaluation des offres, qui durera jusqu’à la fin 2016. Enfin, et après le feu vert des autorités politiques, cette longue procédure connaîtra son épilogue avec la signature d’un contrat d’État à État en 2018.

Selon les responsables militaires belges, l’objectif est de disposer du même « niveau d’ambition » par rapport à la situation actuelle avec les F-16. C’est à dire qu’il s’agira d’avoir 2 à 4 avions disponibles pour assurer la permanence opérationnelle en Belgique et au Luxembourg tout en étant capable de déployer jusqu’à 12 appareils sur 2 bases différentes dans le cadre d’opérations extérieures. Et, bien évidemment, il faudra également conserver des exemplaires pour l’entraînement des pilotes.

La durée de vie de l’avion qui sera retenu devra être de 40 à 50 ans, avec une capacité d’évolution technologique. Les retombées industrielles d’un tel contrat seront aussi prises en considération. À ce niveau, Dassault Aviation a quelques arguments à faire valoir étant donné que le constructeur français est le principal actionnaire de la Société anonyme belge de construction aéronautique (SABCA). En outre, la Belgique compte déjà parmi ses clients. Enfin, la formation des pilotes de chasse belge se fait en France, ce qui, là encore un atout.

Mais cela risque fort de ne pas être suffisant. D’autant plus que la concurrence sera rude. L’on sait que Boeing est déjà en ordre de bataille et a commencé son entreprise de « séduction »… Le F-35 fait figure de favori, puisqu’il équipera les forces aériennes néerlandaises (au prix fort, 4,5 milliards d’euros pour seulement 37 avions) et qu’il est pressenti au Danemark. Une réédition du « contrat du siècle » en perspective pour Lockheed-Martin? Peut-être…

Cela étant, et avec en arrière plan les contraintes budgétaires, les responsables politiques auront bien évidemment le dernier mot (et même le premier puisqu’il faudra que le prochain gouvernement belge approuve le lancement de la procédure), . Et à ce niveau, il y a du travail à faire dans le domaine de la communication. Un député belge n’a-t-il récemment prétendu que le Rafale était « moins multi-rôles » que le F-35?

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