Pour la première fois, un drone Harfang en mission au Sahel a été piloté depuis la base aérienne de Cognac

harfang-20140620

Contrairement à l’US Air Force, dont les drones MALE (Moyenne altitude longue endurance) Predator et Reaper sont pilotés depuis la base aérienne de Creech (Nevada), les équipages de l’armée de l’Air (pilote et opérateur-capteur) sont envoyés au plus près du théâtre des opérations, comme c’est ainsi le cas actuellement pour la bande sahélo-saharienne (BSS).

Cela étant, le Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM), l’escadron de drones 1/33 « Belfort » et le détachement drones en BSS ont validé, le 17 juin, le concept dit de « Reachback » ou de « Remote Split Operations » (RSO).

Concrètement, il s’est agi de faire décoller de Niamey un appareil de type Harfang et de transférer, en cours de vol, les fonctions de pilotage et de contrôle des capteurs du cockpit situé au Niger vers un autre établi sur la base aérienne 709 de Cognac-Chateaubernard, à près de 5.000 km de distance.

« Ce vol est une première », se félicite l’armée de l’Air, qui explique que cette opération a été rendu possible grâce à « un C4I (Command, Control, Communications, Computers and Intelligence) robuste sur le plan cybernétique » qui a pu assurer « la connexion entre le théâtre et le territoire métropolitain », via le CNOA/JFACC (Centre national des opérations aériennes / Joint Forces Air Component Command – commandement de la composante aérienne des forces interarmées).

Par la suite, le détachement déployé à Niamey a repris le contrôle du Harfang et terminé la mission. L’avantage de cette manoeuvre est de pouvoir augmenter l’offre de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR, Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) en cas de besoin sur le théâtre d’opérations sans pour autant quitter la France. « En fonction de la bande passante et du potentiel disponible, il serait même envisageable de piloter ainsi simultanément deux drones basés dans la BSS (un depuis Cognac, un autre depuis la BSS) », fait valoir l’armée de l’Air.

Pour autant, le succès de cette expérience ne remettra pas en cause la doctrine d’emploi en vigueur chez les aviateurs. « Cette nouvelle capacité prometteuse doit cependant amener à développer les réflexions sur la notion de distanciation et ses conséquences, phénomène rencontré par nos alliés notamment », explique l’armée de l’Air. Aussi, le déploiement du plot drones au plus près de l’action et des troupes soutenues restera en vigueur car il est un « gage d’efficacité et de réactivité ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]