Le Tchad a décidé de fermer sa frontière avec la Centrafrique

Alors que N’Djamena était très impliqué dans les affaires centrafricaines jusqu’à très récemment, le président tchadien, Idriss Déby Itno, a annoncé, le 11 mai, sa décision de fermer la frontière que son pays partage avec la Centrafrique, en proie au chaos depuis que la coalition rebelle de la Séléka a pris le pouvoir à Bangui en mars 2013.

« Vous êtes à moins de 20 mètres de la frontière avec la RCA (République centrafricaine). Sachez dès aujourd’hui que notre frontière avec ce pays est hermétiquement fermée », a-t-il déclaré aux habitants de la ville de Daha, lors d’une tournée entamée le 8 mai dans le sud du Tchad.

« Tout Tchadien qui désire rentrer chez lui avec ses biens, nous lui ouvrirons grandement la frontière. Mis à part ce cas précis, personne n’est autorisé à franchir cette frontière jusqu’à ce que la crise centrafricaine soit résolue », a toutefois précisé M. Déby Itno.

Cela étant, rendre hermétique cette frontière s’annonce compliqué : il faudra en effet aux forces tchadiennes surveiller plus de 1.000 km. Aussi, la présidence tchadienne a promis de renforcer les effectifs militaires et policiers afin de « mieux sécuriser la population ».

Cette décision, qui vient après celle concernant le retrait du contingent tchadien de la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique), en avril, après un nouvel incident dans lequel il était impliqué, vise surtout à éviter les infiltrations de membres de l’ex-Séléka dans le sud du Tchad, où sont, par ailleurs, situés les sites pétroliers du pays.

Elle permettra également d’éviter, si le dispositif mis en place à N’Djamena est assez hémétique, que des combattants tchadiens aillent en Centrafrique pour y semer des troubles. L’on sait qu’un certain nombre d’entre eux ont rejoint les rangs de la désormais ex-Séléka… Mais comme l’a indiqué le président Déby, a priori, ceux qui sont encore en RCA auront le droit de revenir au pays. Ce qui risque de compliquer d’éventuelles poursuites judiciaires contre ceux qui seront soupçonnés d’avoir commis des exactions. Mais pour le moment, l’on n’en est pas encore là…

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