Les forces russes auraient adressé un ultimatum aux unités ukrainiennes présentes en Crimée (MàJ)

Selon les garde-frontières ukrainiens, les forces russes ont continué de se renforcer en Crimée au cours de ces dernières heures. Ainsi, il est question d’au moins 10 hélicoptères d’attaque et de 8 avions de transport venus de Russie. Or, conformément aux accords liant les deux pays sur le statut de la Flotte russe de la mer Noire russe, basée à Sébastopol, les autorités ukrainiennes auraient dû être prévenues 72 à l’avance de ces mouvements.

Il est difficile de dire combien les forces russes comptent d’hommes en Crimée. D’autant plus que les hommes en tenue de combat qui ont pris le contrôle de sites stratégiques ne portent aucun signe distinctif permettant de déterminer leur nationalité et leur unité d’appartenance.

En tout cas, les autorités russes doivent juger que le rapport de force leur est assez favorable dans cette république autonome étant donné qu’elles auraient lancé un ultimatum aux troupes ukrainiennes qui y tiennent garnison.

« L’ultimatum est le suivant : reconnaître les nouvelles autorités (pro-russes) en Crimée, déposer les armes et s’en aller, ou être prêt à subir un assaut », a indiqué Vladislav Seleznev, un responsable du ministère ukrainien de la Défense. L’échéance serait fixée à 3H00 GMT.

Toutefois, cette information a été démentie à la fois par le représentant de l’état-major de la Flotte russe de la mer Noire, cité par l’agence Interfax et  par un porte-parole du ministère russe de la Défense, dont les propos ont été rapportés par le site Internet du journal Vedomosti.  » C’est une absurdité totale, aucune attaque n’est en préparation, aucun ultimatum n’a été posé aux forces ukrainiennes présentes en Crimée », a-t-il affirmé.

Mais c’est dans le cyberspace que les premières escarmouches ont commencé, l’agence russe de surveillance de l’Internet, Roskomnadzor, ayant bloqué l’accès à 12 sites Internet liés au mouvement de protestation ukrainien. Cette dernière a expliqué, par communiqué, qu’il s’agissait d’empêcher la « propagande de groupes nationalistes ukrainiens » qui « encouragent les activités terroristes et la participation à des actions de masse non autorisées ».

Par ailleurs, alors que les dirigeants occidentaux ont multiplié les pressions diplomatiques sur les autorités russes, les menaçant d’isolement économique ou, comme l’a fait l’Union européenne, d’une remise en cause de ses relations avec la Russie, d’autres responsables ont tenu des propos plus durs à l’égard de Moscou.

« Nous savons que chez les rapaces l’appétit vient en mangeant. L’enjeu pour le monde libre est de s’opposer à cette logique », a ainsi dénoncé Radoslaw Sikorski, le ministre polonais des Affaires étrangères. « La Russie subira de graves conséquences », a-t-il ajouté, avant une réunion d’un Conseil pour la sécurité nationale, avec l’Ukraine pour ordre du jour.

Quant à l’ex-Premier ministre Ioulia Timochenko, qui vient de sortir de prison après la destitution du président Ianoukovitch, elle a affirmé, dans une adresse à la nation, que « Vladimir Poutine comprend bien qu’en nous déclarant la guerre, il la déclare aussi aux garants de notre sécurité, à savoir les États-Unis et la Grande-Bretagne ».

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