L’armée ukrainienne, combien de divisions?

Au plus fort de la répression des manifestants du mouvement « Maïdan », décrits comme étant pro-européens, certains craignaient un appel du régime ukrainien aux militaires afin d’instaurer l’état d’urgence.

Il n’en fut rien, leur chef d’état-major d’alors, le général Zamana, ayant indiqué dans un communiqué que « personne n’avait le droit d’utiliser les forces armées pour limiter les droits des citoyens » tandis que son ministre de tutelle du moment, Pavlo Lebedev, précisait que l’armée ukrainienne souhaitait un « règlement pacifique » de la crise.

Lors de la révolution Orange de 2004, qui renversa le pouvoir en place et installa à la tête de l’Ukraine le pro-occidental Viktor Iouchtchenko, les militaires ukrainiens se gardèrent de prendre parti. Et leur attitude ne changea pas avec l’élection du pro-russe Viktor Ianoukovitch en 2010.

Maintenant, que ce dernier a été destitué suite aux évènements de la place Maïdan et que l’intégrité territoriale du pays est menacée par les menées russes dans la république autonome de Crimée échappe, des questions se posent sur la loyauté de l’armée ukrainienne, dont le fonctionnement repose encore sur la conscription, à l’égard du nouveau pouvoir en place à Kiev.

Début février, donc avant le changement de régime, Pavlo Lebedev avait assuré que 87% des militaires ukrainiens soutenaient le président Ianoukovitch. Cela traduisait-il pour autant un sentiment pro-russe au sein de l’armée ou bien n’était-ce que l’expression de la loyauté que chaque soldat doit aux institutions en place?

Si la population est divisée entre pro-occidentaux à l’ouest et pro-russes à l’est, il n’y a pas de raisons que les militaires ukrainiens ne le soient pas aussi. Seulement, un facteur est à prendre à considération : l’essentiel des bases et autres casernes de l’armée sont situées, pour des raisons historiques liées à la guerre froide, dans la partie occidentale de l’Ukraine. Est-ce que cela peut jouer un rôle? A voir.

En tout cas, il est possible que cela soit entré en considération en Crimée, où aucun affrontement, pour le moment, n’a été signalé entre les militaires ukrainien affectés dans cette république autonome et les forces russes (ou passant comme telles). A moins que ces dernières ait produit un effet dissuasif tendant à rendre vaine toute tentative de résistance…

Toutefois, pour la marine ukrainienne, dont les bases sont implantées dans l’est, la balance semble pencher du côté russe. Le 2 mars, le  commandant en chef de la marine ukrainienne, l’amiral Denis Berezovski, nommé à son poste depuis 48 heures à peine, a fait savoir qu’il prêtait allégeance aux autorités pro-russes de Crimée, lors d’une conférence de presse à l’état-major de la flotte russe à Sébastopol.

« Je prête allégeance aux habitants de la république autonome de Crimée (…). Je jure d’obéir aux ordres du commandant suprême de la république autonome de Crimée », a-t-il affirmé.

Quelques heures plus tôt, une rumeur avait fait état de la défection de la  frégate Hetman-Sahaydachniy, alors en mission dans le golfe d’Aden. Le pavillon russe aurait été hissé à bord de ce navire, qui est le plus important de la marine ukrainienne. Ce qu’a cependant démenti le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense.

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