Pour l’Otan, la Russie menace la sécurité et la paix en Europe

Le chef du gouvernement de transition ukrainien, Arseni Iatseniouk, a demandé à Moscou, le 1er mars, de retirer « immédiatement ses troupes » de Crimée, dont les effectifs, selon ses informations, compteraient 6.000 hommes. Dans le même temps, et après l’autorisation donnée par le Parlement russe au président Poutine d’intervenir militairement en Ukraine « jusqu’à la normalisation de la situation politique dans ce pays », l’armée ukranienne a été placée en état d’alerte et rappelé ses réservistes. Enfin,  la protection des sites stratégiques a été renforcée.

Au plan diplomatique, l’éventualité d’une intervention militaire russe en Ukraine a donné lieu à une série de mises en garde adressés par les responsables occidentaux à Vladimir Poutine. Ainsi, la France a indiqué vouloir la suspension des préparatifs du prochain sommet du G-8 qui doit se tenir en juin  à Sotchi.

« Nous condamnons l’escalade militaire russe et souhaitons que soit organisée dans les meilleurs délais une médiation, soit directement entre Russes et Ukrainiens soit par l’intermédiaire de l’ONU ou de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) », a déclaré Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, lors du Grand Rendez Vous (Europe1/I-télé/Le Monde), ce 2 mars.

« La France souhaite que soit suspendue la préparation du G8 de Sotchi, prévu en juin en Russie, tant que nos partenaires russes ne sont pas revenus à des principes conformes à ceux du G7 et du G8 », a-t-il ajouté. Le Royaume-Uni est sur la même ligne.

Le Canada et les Etats-Unis ont quant à eux indiqué qu’ils pourraient décider de ne pas se rendre à ce sommet du G-8. Mais l’administration Obama est allée encore plus loin en menaçant la Russie d’isolement économique tout en évoquant l’éventualité qu’elle perde sa place au sein de cette instance. « Au XXIe siècle, vous ne pouvez pas vous comporter à la manière du XIXe siècle en envahissant un autre pays sous un prétexte totalement fallacieux », a déclaré John Kerry, le chef de la diplomatie américaine.

Pour l’Otan, « ce que fait la Russie en Ukraine viole les principes de la Charte des Nations unies. Cela menace la paix et la sécurité en Europe. La Russie doit cesser ses activités militaires et ses menaces », a affirmé, ce 2 mars, Anders Forgh Rasmussen, son secrétaire général, juste avant une réunion des ambassadeurs de ses 28 Etats membres.

« Nous soutenons l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine. Nous soutenons le droit du peuple ukrainien à déterminer son propre avenir sans interférence extérieure », a encore ajouté M. Rasmussen, en soulignant la « nécessité pour l’Ukraine de continuer à respecter les droits de toutes les populations et d’assurer que les droits des minorités sont protégés », avant de rappeler que ce pays est « voisin et un partenaire de l’Otan ».

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