Des résultats 2013 en demi-teinte pour DCNS

Le groupe français de construction navale militaire DCNS a publié un bilan pour l’année 2013 qui, au premier abord, semble satisfaisant. Le chiffre d’affaires a ainsi progressé de 14% pour atteindre 3,36 milliards d’euros (contre 2,93 milliards en 2012), ce qui, en cette période de marasme économique, est une belle performance.

« Depuis le lancement de notre stratégie championship, nous avons réalisé en quatre ans une croissance de 40% de notre activité », a commenté Patrick Boissier, le patron de DCNS. Par voie decommuniqué, le groupe précise que « cette croissance résulte de l’exécution de programmes industriels tant pour la France (frégates FREMM, sous-marins Barracuda et maintenance de la flotte de navires de premier rang de la Marine nationale) que pour l’international (notamment Brésil, Inde, Malaisie et Maroc). Elle a été amplifiée par l’avance prise sur la réalisation des deux bâtiments de projection et commandement (BPC) pour la Russie ».

Seulement, si le chiffre d’affaires progresse, le résultat opérationnel ainsi est en repli, passant de 209 millions en 2012 (7,1% du chiffre d’affaires) à 166 millions d’euros (soit une marge de 5%) en 2013. « Cette dégradation s’explique par les difficultés opérationnelles connues dans les programmes industriels de l’activité nucléaire civil. Des mesures organisationnelles et industrielles ont été prises pour redresser dès 2014 la rentabilité de cette activité », explique le groupe.

« Malgré la bonne tenue de notre cœur de métier, d’importantes difficultés opérationnelles rencontrées dans le nucléaire civil ont remis en cause l’objectif de progression de notre rentabilité en 2013. Notre priorité demeure plus que jamais l’amélioration de notre performance afin de faire jouer notre potentiel de développement dans le naval de défense à l’international et l’énergie », a fait valoir Patrick Boissier.

D’où l’annonce de la création d’une division « Energie & Infrastructure marine » qui prendra en charge les activités liées aux énergies marines renouvelables ainsi que le nucléaire civil, lequel est indispensable pour maintenir les compétences du groupe dans le domaine des sous-marins nucléaires.

Autre ombre au tableau : la baisse des prises de commandes. En 2013, ces dernières ont attent un montant total de 2,3 milliards d’euros (contre 2,5 milliards l’année précédente), dont une bonne partie concerne le contrat conclu avec l’Arabie Saoudite et consistant à moderniser des navires du programme Sawari I.

Le carnet de commandes s’en ressent puisqu’il s’établit à 13,22 milliards d’euros contre 14,46 milliards un an plus tôt. Ce qui « représente 4 années d’activité », précise DCNS. L’an passé, l’international a representé 40% de l’activité du groupe.

Dès cette année, le groupe,  détenu à 65 % par l’Etat et à 35 % par Thales, commencera à subir les effets de la dernière Loi de programmation militaire 2014-2019, laquelle prévoit des étalements de programme, comme celui du futur sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda. « L’étalement du programme implique que nous aurons du travail sur une plus longue période, 15 ans au lieu de 13, mais moins de charge chaque année. L’impact sera progressif. Nous chercherons à le compenser par des prises de commandes à l’export », a estimé Patrick Boissier.

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