Hausse en trompe-l’oeil du budget indien de la Défense

Le ministre indien des Finances, P. Chidambaram, a présenté, le 17 février, le budget provisoire pour l’année fiscale 2014-2015, qui commencera le 1er avril prochain. Cela étant, comme l’on ignore l’issue des prochaines élections législatives, qui auront lieu dans quelques semaines, ce projet risque fort d’être revu et corrigé si l’actuelle majorité au pouvoir doit céder sa place.

Quoi qu’il en soit, le budget du ministère de la Défense a été annoncé en hausse de 10% par rapport à la période 2013-14, pour être porté à 2,24 trillions de roupies (36,13 milliards de dollars). Quant à l’enveloppe dédiée à l’acquisition de matériels, son montant devrait augmenter de 3,28%.

Une progression à deux chiffres d’un budget, on en rêverait à l’Hôtel de Brienne. Sauf que, à y regarder de plus près, les moyens alloués aux forces armées indiennes ne seront pas plus importants que par le passé. En effet, cette hausse de 10% couvre une partie de l’inflation, laquelle affecte l’économie indienne, en proie à quelques turbulences depuis l’été dernier.

Et, si l’on compte en billets verts, le budget annoncé, souligne Times of India, passe de 37,86 à 36,13 milliards de dollars, en raison de la dépréciation de la roupie. « L’inquiétude des experts militaires, relève le quotidien, est que le budget indien de la Défense ne représente que 1,74% du PIB  pour 2014-15, soit beaucoup moins que les 3% nécessaires pour assurer la modernisation » des forces armées et « la dissuasion contre la Chine et le Pakistan ».

Même si un effort particulier est fait sur les crédits d’équipements, les variations du taux de change, en défaveur de la roupie, complique quelque peu la donne car cela a pour effet de renchérir le prix des matériels acquis à l’étranger. Qui plus est, l’année passée, le ministère indien de la Défense y aurait prélevé l’équivalent de 1,3 milliard de dollars pour payer les soldes et les pensions de ses militaires. D’où le report de la signature de plusieurs grands programmes, comme l’achat de 126 Rafale.

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