Saab invité à faire profil bas en Suisse

Les citoyens suisses se prononceront le 18 mai prochain sur le mécanisme de financement de l’achat de 22 avions de combat JAS-39 Gripen E/F du constructeur suédois Saab pour 3,1 milliards de francs suisses. Cet appareil avait été sélectionné aux dépens du Rafale et de l’Eurofighter en novembre 2011.

L’issue de cette « votation populaire » est incertaine. Car cette acquisition est vivement contestée en Suisse. Certains auraient préféré un autre avion de combat, étant donné que les évaluations du Gripen, diffusées par la presse, ne plaidaient pas en faveur de l’appareil suédois. D’autres estiment que la Confédération n’en a nullement besoin et que l’argent mobilisé pour cet achat pourrait être affecté à d’autres investissement.

Bien évidemment, la tentation est grande pour Saab de s’impliquer dans les débats alors que, déjà, plusieurs publications spécialisées suisses défendent bec et ongles le Gripen, quitte, parfois, à en faire un peu trop.

A la mi-janvier, la date du référendum à peine connue, le constructeur suédois n’a pas hésité à tenir un « stand d’informations » sur le site des courses de ski du Lauberthon, très médiatisées en Suisse, avec une affiche ayant pour slogan « Gripen E, le jet de combat intelligent pour une défense intelligente ». Cette initiative avait été mal perçue par des responsables politiques suisses, qui ont demandé à l’avionneur de s’abstenir d’intervenir dans la campagne.

Chef de la politique de sécurité du Département fédéral de la défense (DDPS), Christian Catrina a invité l’industriel suédois à faire preuve de « retenue ». « Dans un premier temps, Saab voulait toujours en faire plus que ce que nous estimions utile », a-t-il affirmé dans les colonnes du journal Nordschweiz. « Des erreurs ont ainsi pu être commises » a-t-il ajouté, présisant qu’elles ont toutefois pu « être corrigées rapidement ».

Les 22 Gripen que Berne entend acquérir devraient remplacer les 54 F-5 Tiger actuellement en service au sein des forces aériennes hélvétiques. Apparemment, ces appareils anciens, de facture américaine, pourraient être revendus. Du moins en partie.

« Les premiers 18 appareils pourraient être vendus encore en 2014 », a assuré Christian Catrina, avant de préciser que les « 36 autres devraient être mis hors-service d’ici au plus tard mi-2016 ». « Une partie des Tiger pourraient aussi être revendus à des sociétés privées américaines, qui souhaitent utiliser les avions de combat à des fins de formation », a-t-il poursuivi, en soulignant qu’il est possible d’en obtenir environ un demi-millions de francs suisse par appareil.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]