L’ONU autorise l’opération française Sangaris en Centrafrique

Sur proposition de la France; le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé, à l’unanimité, une résolution placé sous chapitre VII (c’est à dire qui prévoit le recours à la force) autorisant les forces françaises à intervenir en Centrafrique, en appui à la force panafricaine (Misca) déployée dans ce pays sous l’égide de l’Union africaine, afin d’y rétablir la sécurité.

L’opération Sangaris peut donc dès à présent être lancée par le président Hollande. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a indiqué, ce 5 décembre, qu’elle impliquera « environ 1.200 hommes » et sous entendu que le feu vert pourrait être donné à l’occasion du sommet franco-africain sur la paix et la sécurité en Afrique qui doit se tenir à partir de vendredi à Paris. Seulement, au vu des récents évènements à Bangui, il est probable que la décision présidentielle soit prise bien avant. Quoi qu’il en soit, le dispositif militaire français est prêt.

En effet, il est fait état d’au moins 140 tués au cours d’accrochages entre des ex-rebelles de la Séléka, désormais intégrés aux forces de sécurité centrafricaines, et des éléments armés non identifiés. Il semblerait que la ville ait été la cible d’attaques coordonnées. L’Etat-major des armées, à Paris, a annoncé le déploiement de 250 militaires français de l’opération Boali afin de sécuriser les points sensibles et les ressortissants.

La résolution adoptée par le Conseil de sécurité autorise les forces françaises « à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l’accomplissement de son mandat » pour une durée de 6 mois. Plus précisément, l’opération Sangaris aura à sécuriser l’aéroport de Bangui ainsi que les principaux axes de communication afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.

Quant à la Misca, elle aura à protéger les civils, rétablir l’ordre et de la sécurité et stabiliser le pays. La résolution envisage sa transformation éventuelle en force de maintien de la paix de l’ONU, quand les conditions le permettront et sous réserve d’une nouvelle autorisation du Conseil de sécurité.

Avec seulement 2.500 hommes, la Misca est loin de disposer des 3.600 soldats escomptés… En outre, cette force manque de moyens. Dans un récent rapport, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, avait estimé qu’il faudrait mobiliser entre 6.000 et 9.000 casques bleus pour arriver à stabiliser la Centrafrique. On est donc loin du compte et, l’on peut parier que c’est aux forces françaises que reviendra de faire l’essentiel du travail dans les semaines qui viennent.

Enfin, la résolution prévoit également un embargo sur les armes à destination de la Centrafrique (et comment le faire respecter avec des frontières poreuses, telle est la question…) ainsi que l’établissement d’une commission d’enquête sur les droits de l’homme.

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