Mali : Le retrait des forces françaises retardé?

En mars dernier, le président Hollande avait fixé le calendrier de retrait des forces françaises engagées dans l’opération au Serval au Mali. Ainsi, en juillet, leurs effectifs auraient dû être ramenés à 2.000 hommes, puis à 1.000 d’ici la fin de l’année. Et cela grâce à la montée en puissance de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies au Mali (MINUSMA), laquelle doit compter, à terme, plus de 12.000 casques bleus.

Seulement, compte tenu de l’élection présidentielle malienne qu’il fallait bien sécuriser et la lenteur du déploiement de la MINUSMA, Paris a revu ses plans avant l’été. L’objectif de laisser 2.000 soldats français au Mali a donc été reporté à l’automne.

Or, la force Serval mobilise encore 3.200 hommes. Ces derniers sont régulièrement sollicités pour mener des missions de contrôle et de sécurisation au cours desquelles de nouvelles caches d’armes sont découvertes, de même que des engins explosifs improvisés. Cela a été le cas encore lors de l’opération « Dragon », menée du 31 août au 14 septembre, au nord-est de Gao.

Seulement, la MINUSMA peine à réunir les effectifs dont elle a besoin. Actuellement, elle compte environ 6.000 hommes issus de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), armée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le Tchad.

On est donc loin des 12.000 casques bleus requis. Et cela d’autant plus que certains pays ayant annoncé leur participation revoient à la baisse leur contribution. C’est notamment le cas de la Suède, qui avait initalement proposé 70 soldats et qui n’en enverra que 5! Le ministre suèdois de la Défense, Mme Karin Enström, a expliqué que le Mali n’était pas « pas prêt à recevoir les capacités de transport offertes par Stockholm « , à savoir un avion C-130 Hercules, car « il est apparu après coup que les pistes d’atterrissage et de décollage dans plusieurs endroits du Nord-Mali sont en trop mauvais état. » Sans commentaire….

Etant donné que ses effectifs sont loin d’être au complet, l’on voit mal comment la MINUSMA pourrait sécuriser les élections législatives maliennes, prévues en novembre. Si le scrutin présidentiel n’a donné lieu à aucun incident notable, il pourrait en aller autrement cette fois-ci étant donné que des tensions sont récemment réapparues entre les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les forces armées maliennes (FAMA).

Du coup, d’après Europe1, l’Elysée songe à décaler le calendrier du retrait des forces françaises du Mali. Il s’agirait d’un « report de quelques mois ». Comme si l’on ne pouvait pas s’y attendre…

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