Mobilisation pour éviter la dissolution du 3e RPIMa

Alors que l’on ignore toujours les unités qui seront concernées par les 23.500 nouvelles suppressions de postes prévues par la prochaine Loi de programmation militaire (LPM), lesquelles s’ajouteront aux 10.175 autres qui étaient inscrites dans la précédente, les bruits de coursive galopent.

A force de réduire le format des forces, il devient extrêmement compliqué d’allier les traditions et les impératifs opérationnels. Forcément, il arrive un moment où des unités prestigieuses, qui ont pu passer au travers des précédentes réformes sans avoir eu à subir une dissolution, se retrouvent menacées de fermeture.

Par exemple, l’armée de l’Air avait dû, en 2008, se résoudre à mettre en sommeil les traditions de quelques escadrons comptant parmi les plus glorieux. Si le 1er Escadron d’Instruction en Vol de l’Ecole de chasse de Tours a repris le nom du 3/4 Limousin  et que le 2/30 Normandie-Niémen a connu une courte éclipse après la dissolution de la base aérienne de Colmar, le 1/30 Alsace (ndlr, l’escadron de Clostermann, Mouchotte, Martell, etc…) n’a pas encore été réactivé. Quant aux 1/12 Cambrésis et le 1/4 Dauphiné, il est fort peu probable qu’ils le soient.

Pour l’armée de Terre, le problème est le même. Lors de la dernière refonte de la carte militaire, elle a notamment perdu son plus ancien régiment du Génie (le 1er RG, qui était implanté à Illkirch-Graffenstaden) ou encore le « Régiment d’Austerlitz », c’est à dire le 8e RA. Et, dans le cadre de la prochaine LPM, elle ne devrait compter plus que 7 brigades de combat (2 lourdes, 2 légères pour les actions d’urgence et 3 multi-rôles), contre 8 actuellement. Ce qui suppose la dissolution de nouvelles unités.

Bien évidemment, comme à chaque fois, les rumeurs vont bon train. Certaines se dégonflent aussi vite qu’elles sont apparues. D’autres sont persistantes. Ainsi, l’une d’entre elles indique qu’un des deux régiments de parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) de la 11e Brigade Parachutiste (BP) seraient menacés de dissolution. Plus précisément, elle se concentre sur le 3e RPIMa, qui, implanté à Carcassonne, a notamment été commandé par le général Marcel Bigeard.

Rumeur fondée ou pas, toujours est-il que 10 anciens chefs de corps du 3e RPIMa ont adressé, le 11 septembre dernier, une lettre au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour éviter la dissolution du régiment. Parmi eux, l’on trouve les généraux Salvan, Leblanc, Roudeillac, Billot, Ménard, Stouff, Poncet, Marengo, Legrand et le colonel Merveilleux du Vignaux.

« A la veille des annonces que vous vous apprêtez à faire sur les prochaines dissolutions, les médias se font l’écho de la disparition du 3e RPIMa à plus ou moins court terme. Cette perspective amène les anciens chefs de corps du régiment, co-signataires de cette lettre, à vous demander de bien vouloir réétudier ce choix, même si l’on nous assure que rien n’est encore figé », écrivent ces anciens officiers dans leur courrier.

Et de souligner que « près de 30 000 Français ont servi sous les plis du drapeau prestigieux, (portant six citations), dont 37 chefs de corps ont été les gardiens. 477 parachutistes du « 3 » sont morts pour la France, depuis 70 ans, en Asie, en Afrique, au Proche et au Moyen-Orient, mais aussi en Europe. »

Outre ce rappel ainsi que la mise en avant des qualités de cette unité, devenue professionnelle dès 1976, les 10 anciens chefs de corps ont également mis l’accent sur l’importance économique que représente le 3e RPIMa pour Carcassonne ainsi que pour le département de l’Aude, « durement touchés par la crise et qui vivront très mal la suppression de 1200 emplois directs et de plus de 3000 emplois indirects. »

Plus : Une page de soutien au 3e RPIMa a été ouverte sur Facebook.

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