Le Pentagone cherche une alternative au GPS

Comme Internet, le système de navigation GPS (Global Positioning System) est à l’origine une technologie développée dans les années 1980 pour les besoins de l’armée américaine afin de lui permettre de situer un point précis à la surface du globe, ce qui est utile quand il s’agit de guider un missile.

Ce système fonctionne grâce à un grosse vingtaine de satellites placés à une orbite de 20.000 km autour de la Terre. Seulement, il présente plusieurs inconvénients, à commencer par son coût. En 2009, le Government Accountability Office (GAO), l’équivalement de la Cour des comptes française, avait douté, dans un rapport, de la capacité financière de l’US Air Force à « maintenir l’actuel service GPS sans interruption » étant donné qu’il fallait, à l’époque, 5,3 milliards de dollars pour le moderniser.

Autre point faible : la vulnérabilité de ce système alors que la dépendance à son égard des applications tant militaires que civiles n’a cessé de s’accroître depuis sa mise en service. Ainsi, en mai 2012, Séoul accusa Pyongyang d’avoir brouillé les signaux GPS, ce qui ne manqua pas de perturber le trafic aérien civil. Deux ans plus tôt, le ministre sud-coréen de la Défense avait déclaré que le Nord disposait d’un système russe lui permettant de brouiller la réception du système GPS jusqu’à une distance de 100 km. Et encore, l’on ne parle pas d’armes anti-satellites…

Aussi, dans le cadre du programme Micro-PNT ( la Darpa, l’agence de recherche & développement du Pentagone, mène depuis 2010 des travaux afin de trouver une alternative au GPS et de réduire ainsi la dépendance de l’armée américaine à l’égard de ce système.

C’est ainsi qu’une équipe de chercheurs de l’université du Michigan a trouvé une solution consistant à intégrer sur une puce de moins de 10 millimètres cube, appelée TIMU (Timing & inertial measurement unit), 1 horloge atomique, 3 gyroscopes et autant d’accéléromètres. Ces éléments donnent ainsi les informations nécessaires pour naviguer entre deux points, à savoir l’orientation, l’accélération et le temps.

Pour le moment, cette puce permet d’envisager de se passer momentanément du GPS pour les munitions de petit calibre et le suivi des personnes. A l’avenir, il se pourrait qu’elle soit intégrée sur des drones aérien et navals ainsi que sur les missiles. Mais elle n’est qu’une brique d’un programme plus vaste. Une autre piste de recherche vise ainsi à utiliser les signaux existants émis par les antennes de télévisions et de radio ainsi que par les bornes téléphoniques.

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