La France aurait proposé à la Grèce de louer deux Frégates multimissions

« Je ne suis pas venu ici pour vendre du matériel » militaire, a assuré le président Hollande, lors d’une conférence de presse donnée lors de son déplacement à Athènes, le 19 février, et à l’issue d’un entretien avec Antonis Samaras, le Premier ministre grec.

Sans doute pas pour vendre des équipements des militaires mais pour en louer alors? Car selon une source gouvernementale grecque, il serait question que la Grèce loue à la France deux frégates multimissions (FREMM). Un accord de principe doit être finalisé lors de la venue à Athènes de Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense.

Ces deux FREMM, « louées à bas prix », toujours d’après cette source, doivent être « éventuellement » affectées » à l’encadrement de missions de prospection d’hydrocarbures dans l’espace maritime grec. »

Il s’agirait ainsi de remédier à la supension du projet grec d’acquérir 6 FREMM pour cause d’austérité budgétaire. Ce marché est également convoité par le groupe allemand ThyssenKrupp.

Quoi qu’il en soit, si l’accord est effectivement conclu, le gouvernement français réussirait un opération intéressante, dans la mesure où cette location de deux frégates (le chiffre de 40 millions d’euros annuels sur 20 ans et par bateau a été avancé) permettrait de s’assurer le marché grec à terme (et dans le cas où la situation financière d’Athènes s’améliore, ce qui n’est pas encore garanti).

Qui plus est, cela réduirait les contraintes financières en économisant une partie des crédits prévus pour le programme FREMM tout en maintenant le plan de charge des chantiers navals du constructeur, DCNS.

En revanche, pour la Marine nationale, qui attend 11 FREMM sur les 17 qui étaient à l’origine souhaitées au lancement du programme, ce ne serait pas une bonne affaire. Si l’Aquitaine, la première du lot, et la Normandie navigueront bien sous la pavillon tricolore, il devrait en aller autrement pour les deux frégates suivantes (la Provence et la Languedoc), dont l’entrée en service est attendue en 2015 et 2016. Du moins, si l’accord est confirmé.

Aussi, la Marine nationale aura donc à s’adapter, une fois de plus. Le scénario le plus probable consistera à maintenir en service des frégates anciennes plus longtemps que prévu, ce qui se traduira immanquablement par des coûts d’exploitation plus élevés.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]