Paris demande aux Nations unies de préparer l’envoi de casques bleus au Mali

Moins d’un mois après avoir lancé l’opération Serval contre les groupes jihadistes du Nord-Mali qui menaçaient Bamako, Paris pense déjà à la suite alors même qu’il reste encore beaucoup à faire sur le terrain. Comme la communication gouvernementale ne cesse de le répéter, « la France n’a pas vocation à rester au Mali » et c’est aux Africains d’assumer leurs responsabilités en matière de sécurité.

Quant à savoir quand le dispositif français au Mali commencera son désengagement, c’est le flou. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a parlé de la mi-mars. Son collègue à la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que le retrait se ferait « en sifflet », c’est à dire progressivement et en fonction de la réalité du terrain.

En attendant, Paris a d’ores et déjà demandé au Conseil de sécurité des Nations unies, le 6 février, de préparer le déploiement d’une force de maintien de la paix au Mali et d’accélérer l’envoi d’observateurs des droits de l’homme dans les zones libérées par les forces françaises et africaines afin d’éviter qu’il y ait des exactions et des règlements de compte.

« La France, pour la première fois au Conseil, a évoqué la perspective de la création d’une opération de maintien de la paix (au Mali) sous casque bleu lorsque les conditions sécuritaires le permettront », a ainsi déclaré Gérard Araud, l’ambassadeur français auprès des Nations unies.

« Cette mission de l’ONU permettra la stabilisation du pays après la fin de l’offensive française et elle aidera les Maliens à refonder leur pays (…) à parvenir à un nouveau pacte national malien », a-t-il expliqué. « Ce ne sera pas une force hybride mais une force sous casque bleu avec une chaîne de commandement remontant au Conseil de sécurité », a encore précisé M. Araud.

Cette force des Nations unies devrait avoir pour ossature les troupes de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), fournies par la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Elle « sera d’abord basée sur l’existant », a fait valoir Hervé Ladsous, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Pour le moment, seulement un tiers des effectifs de la MISMA, soit 2.000 sur les 6.000 hommes promis, sont arrivés au Mali. La cause principale de ce retard est liée aux difficultés logistiques des pays contributeurs.

Cela étant, si l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU ne devrait pas poser de problème particulier – il faudra une nouvelle résolution pour autoriser cette mission de maintien de la paix – il en va autrement des autorités de transition maliennes, lesquelles sont réticents à l’idée de voir des casques bleus sur leur sol.

« Il est normal qu’il y ait des questions et des objections à Bamako, nous devons avoir un dialogue avec les autorités maliennes », a expliqué Gérard Araud.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]