L’opération Serval a déjà coûté environ 30 millions d’euros

Près de deux semaines après le début de l’opération Serval, personne, du moins pour le moment, n’a étonnamment déjà parlé « d’enlisement ». D’habitude, au bout de 5 jours, on y a généralement droit. En revanche, la question que certains se posent est de savoir combien elle va coûter. C’est un peu comme demander aux pompiers la somme qu’il va falloir débourser pour éteindre un incendie.

Cela étant, des papiers publiés récemment donnent des chiffres pour le moins bien curieux. Celui d’un grand quotidien du soir expliquait que la moyenne du coût des opex dépassait le milliard d’euros depuis 2000…

Pour que les choses soient claires, l’on parle de « surcoûts », à savoir les dépenses qui n’auraient pas été faites s’il n’y avait pas eu de missions extérieures, c’est à dire les soldes bonifiées pour les personnels projetés, les travaux d’infrastructures, les transports, la consommation supplémentaire de carburants, les munitions, etc…

De 2001 à 2010, ces surcoûts n’ont jamais dépassé les 900 millions d’euros. Aussi, l’on voit mal comment les dépenses liées aux opérations extérieures menées par les forces françaises pourraient être en moyenne supérieures au milliard d’euros depuis 12 ans…

Chaque année, il est prévu, en Loi de Finances initiales, une certaine somme pour couvrir ces surcoûts, soit 630 millions d’euros pour 2013. Généralement, ce montant est insuffisant, ce dont se plaignent d’ailleurs certains parlementaires, qui souhaiteraient que les besoins en la matière soient mieux évalués. La différence était comblée, il y encore peu, par l’annulation de crédits d’équipement. Ce qui n’est plus le cas désormais dans la mesure où la somme manquante est prise sur la réserve de précaution interministérielle.

Ceci étant posé, et concernant l’opération Serval au Mali, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a bien été obligé de donner un chiffre lors de l’émission « Politiques » de France24-L’Express-RFI » à laquelle il était invité ce 23 janvier.

« C’est un peu difficile à dire maintenant. On peut considérer que l’opération la plus coûteuse pour nous jusqu’à présent a été l’opération logistique, le transport… » a-t-il commencé par répondre, avant d’évaluer « à peu près à 30 millions d’euros le coût de l’opération à l’heure actuelle, mais c’est fait de manière un peu grossière. » Et il est impossible pour le ministre d’être plus précis.

« Lors de l’examen du budget de la défense, annuellement il y a une somme qui est affectée à ce qu’on appelle les opex, les opérations extérieures, d’un montant de 630 millions, qui sont à disposition du ministre de la Défense, du ministre des Finances, lorsque des opérations sont menées. Donc nous ne sommes pas en situation de difficultés de trésorerie » a encore souligné M. Le Drian.

Quant à savoir combien de temps l’opération Serval va durer (éternelle question, là aussi…), le ministre a rappelé que la France n’a « pas vocation à rester éternellement dans ce pays. » Et d’ajouter : « Nous n’avons jamais imaginé une opération éclair. Tout ce que nous souhaitons c’est de mettre en place les conditions pour que la Misma puisse remplir la mission qui lui a été confiée par les Nations-Unies. »

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