Le groupe nigérian Ansaru revendique le rapt d’un ingénieur français

Le groupe islamiste Ansaru (Jama’atu Ansarul Musilimina fi Biladin Sudan, l’Avant-garde pour la protection des musulmans en Afrique noire) a revendiqué, le 23 décembre, l’enlèvement de l’ingénieur français Francis Colump, commis quatre jours plus tôt à Rimi, dans l’Etat de Katsina, au nord du Nigéria.

« Ansaru annonce au monde, et surtout au gouvernement français, être responsable de l’enlèvement de l’ingénieur Francis Colump (…), 63 ans, qui travaille pour l’entreprise française Vergnet », a affirmé le groupe, par voie de communiqué.

« La raison de cet enlèvement est la position du gouvernement français et des Français vis-à-vis de l’Islam et des musulmans » avance le groupe, qui cite notamment le rôle de la France dans la préparation d’une offensive visant à reprendre le contrôle du Nord-Mali, actuellement aux mains d’organisations jihadistes. Autre grief : la loi sur l’interdiction de la burqa dans les lieux publics.

« Nous informons le gouvernement français que ce groupe va continuer à lancer des attaques sur le gouvernement français et les citoyens Français (…) en particulier en Afrique noire, tant qu’il ne changera pas sa position sur ces deux sujets », a-t-il encore menacé.

Le groupe Ansaru vient d’une scission, en raison d’un désaccord sur la stratégie à mener, avec Boko Haram, la principale organisation jihadiste nigérianne, à qui il a été reproché sa brutalité dans ses modes d’actions. Dirigé par un certain Abu Usamata al Ansari, ce mouvement qui entend avoir une action à l’échelle du continent africain, a fait savoir qu’il ne tuerait pas les non-musulmans nigérians sauf en cas de légitime défense.

Par ailleurs, dans un entretien accordé au quotidien La Croix avant la revendication de l’enlèvement de Francis Colump, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a dénoncé, au sujet des otages, désormais au nombre de 8 dans la région, une « logique infernale que nous ne pouvons pas laisser évoluer ainsi. »

« Nous nous occupons de très près des otages et faisons tout notre possible pour obtenir leur libération. Mais cela ne nous empêche pas de considérer que l’enjeu de l’intégrité du Mali est essentiel pour la sécurité de ce pays, comme pour celle de la France et de l’Europe », a-t-il assuré.

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