Les Etats-Unis pensent avoir éliminé le numéro deux d’al-Qaïda

En décembre 2009, il fut donné pour mort mais il n’en avait finalement rien été. Mieux même, il prit même du galon au sein d’al-Qaïda « canal historique », le noyau dur de l’organisation fondée par Oussama Ben Laden, implanté au Pakistan. Même là encore, il convient de rester prudent, même si les responsables américains semblent sûrs de leur coup.

« Il », c’est Abou Yahya al-Libi, le nouveau numéro deux d’al-Qaïda, qui n’aurait donc pas fait long feu, comme son prédécesseur d’ailleurs, Atiyah abd al-Rahmann tué en août 2011 par une frappe aérienne américaine.

Ce haut responsable d’al-Qaïda « central », d’origine libyenne, aurait ainsi été visé, comme al-Rahmann, par un drone américain, alors qu’il se trouvait à Mir Ali, à 25 km de Miranshah, au Nord-Waziristan, qui est l’une des zones tribales pakistanaises où ont trouvé refuge la plupart des réseaux islamistes. Le raid, qui a eu lieu le 4 juin à l’aube, aurait fait 15 morts parmi les rangs jihadistes.

« Nous avons intercepté des conversations entre activistes. Ils parlaient de la mort d’un cheikh. Ils ne l’ont pas nommé mais nous avons vérifié auprès de nos sources et nous pensons qu’ils faisaient référence à Al-Libi », a indiqué un officier pakistanais

Si les services pakistanais parlent du sort de ce dirigeant d’al-Qaïda au conditionnel, la Maison Blanche s’est montrée plus catégorique. « Notre gouvernement a pu confirmer la mort d’al-Libi », a déclaré son porte-parole, Jay Carney, le 5 juin.

Diplômé de chimie, Abou Yahya al-Libi, né en 1963, était considéré comme l’un des principaux théoriciens et propagandites d’al-Qaïda par les services américains. Evadé de la prison de Bagram (Afghanistan) en 2005, il était apparu depuis à maintes reprises dans les vidéos diffusés par As Sahab, la division « médias » d’al-Qaïda. C’est ainsi qu’en mars 2011, il appela ses compatriotes à combattre le régime du colonel Kadhafi. Selon un responsable américain, il était chargé d’entretenir les liens entre les différentes franchises d’al-Qaïda, notamment avec AQPA.

Quoi qu’il en soit, et bien que les drones ne soient pas les bienvenus au Pakistan, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a assuré, ce 6 juin, que ce type de raid va se poursuivre. « Nous avons été très clair sur le fait que nous allons continuer à nous défendre » a-t-il affirmé, depuis New Delhi (ce qui n’est pas forcément opportun quand l’on connaît la rivalité qui oppose les Pakistanais et les Indiens).

Enfin, selon les révélations récentes du New York Times et surtout du livre « Kill or Capture: The War on Terror and the Soul of the Obama Presidency », sorti le 4 juin aux Etats-Unis, l’on en sait un peu plus sur la façon dont sont préparés ces fameux raids réalisés par des drones (et qui n’ont jamais été aussi nombreux depuis l’arrivée d’Obama à la Maison Blanche).

Ainsi, l’administration américaine dispose d’une liste sur laquelle figurent des personnes à abattre en raison de leurs activités terroristes. Ces dernières sont désignés après un long travail de renseignement. Leurs noms sont ensuite communiqués à Barack Obama, qui autorise ensuite les frappes au Yémen, en Somalie et au Pakistan.

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