Décès du colonel Henry Lafont, ancien des Forces aériennes françaises libres et Compagnon de la Libération

Le colonel Henry Lafont, ancien pilote des Forces aériennes françaises libres (FAFL) et Compagnon de la Libération, vient de s’éteindre, ce 2 décembre, à Trémuson, près de Saint-Brieuc, à l’âge de 91 ans.

Né à Cahors (Lot), Henry Lafont prépare les Arts et Métiers quand il décide, en 1938, de s’engager en qualité de pilote au sein de l’armée de l’Air. Breveté, il est sergent au moment de la Bataille de France de mai-juin 1940, à laquelle il ne participera pas directement étant donné qu’à ce moment-là, il est affecé en Afrique du Nord.

Refusant l’armistice, il décide alors, le 30 juin, de rejoindre Londres, via Gibraltar, à bord d’un avion Goéland. Mais cela n’aura été possible que grâce à sa rencontre déterminante avec le futur commandant René Mouchotte, une des plus grandes figures des FAFL, qui disparaîtra un jour d’août 1943 à bord de son Spitfire.

En effet, afin d’empêcher toute tentative d’évasion, les hélices des appareils basés sur le terrain d’aviation d’Oran ont toutes été déréglées. Il faudra alors toute la volonté de René Mouchotte pour arracher le Goéland subtilisé en bout de piste (*).

Après avoir rejoint Gibraltar, les évadés rejoignent le Royaume-Uni par bateau. Arrivé à Londres, Henri Lafont s’engage dans la Royal Air Force, puis il est affecté au Squadron 245, après un court stage à l’Operationnal Training Unit (OTU) de Sutton-Bridge.

Muté ensuite au Squadron 615, il effectue plus de 100 missions de guerre lors de la Bataille d’Angleterre. Le 26 février 1941, il obtient sa première victoire aérienne, suivie d’une seconde le 15 mars de la même année.

En juillet, il est affecté à l’OTU de Crossy-on-Eden en qualité de moniteur, où il va former une soixantaine de jeunes pilotes. En janvier 1942, il rejoint le groupe de chasse « Alsace » et prend part avec cette unité nouvellement formée à la campagne de Libye. Le 30 mai, il obtient un victoire probable sur un bombardier allemand, au cours d’une mission de nuit. Mais le 27 juin, il est abattu et blessé après avoir endommagé un Messerschmitt 109.

En janvier 1943, toujours avec le groupe Alsace, Henry Lafont retrouve les cieux européen et participe à l’offensive aérienne du front de l’ouest, qu’il termine avec les galons de lieutenant, après avoir effectué un total 1.000 heures de vol pour 195 missions.

Après la fin du conflit, Henry Lafont décide de continuer sa carrière dans l’armée de l’Air. D’où sa participation aux opérations en Algérie, où il obtient, en mars 1960, une citation. Finalement, 6 ans plus tard, il quitte l’uniforme avec le grade de colonel.

De 1966 à 1984, le colonel Lafont est directeur général des salons internationaux de l’Aéronautique et de l’Espace et directeur de la société immobilière de l’Aéronautique. En 2002, il est l’auteur de l’ouvrage « Aviateurs de la Liberté. Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres« , publié en hommage à ses camarades tués pendant la guerre.

Compagnon de la Libération, le colonel Henry Lafont était aussi commandeur de la Légion d’Honneur et Grand’Croix de l’Ordre National du Mérite, titulaire de la Croix de Guere 39/45 avec 3 citations, de la Croix de la Valeur Militaire (1 citation) et de la Médaille Coloniale.

(*) Voir Les Carnets de René Mouchotte

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