L’opération Atalante va manquer de moyens

La piraterie maritime coûte à l’économie mondiale entre 7 et 12 milliards de dollars. Pour lutter contre ce phénomène, notamment au large des côtes somaliennes, où il a pris une grande ampleur, l’Otan et l’Union européenne ont déployé deux forces navales, baptisées Ocean Shield pour la première et Atalante pour la seconde.

Par le passé, si les succès de l’opération Atalante ont à juste titre été salués, ils n’ont pas permis de mettre un terme aux activités des pirates somaliens, tout comme d’ailleurs la présence des autres forces navales engagées au large de la Corne africaine, où 83 attaques de navires ont été constatées depuis le début de cette année.

Pour rappel, la mission des marines européennes consiste à protéger les cargos du Programme alimentaire mondiale (PAM) et les navires marchands ainsi qu’à prévenir et dissuader les actes de piraterie, ce qui a conduit à l’arrestation d’une centaine de pirates présumés.

Et la bonne coopération entre les marines des 9 pays qui apportent des capacités opérationnelles permanentes à cette mission est également à souligner. C’est un domaine où la défense européenne fonctionne.

Seulement, l’opération Atalante va être confrontée à un problème de moyens dans les semaines qui viennent. Le général suédois Hakan Syren, qui préside le comité militaire de l’Union européenne, a en effet averti que « l’exigence minimale » de 4 à 6 bâtiments pour mener à bien la mission européenne ne serait pas atteinte lors de la période allant de décembre 2011 à mars 2012. « Le nombre de navires sera en-dessous de la ligne rouge » a-t-il prévenu, après une réunion des chefs d’état-major des 27 Etats membres de l’UE.

Selon le général Syren, cette situation est due aux problèmes économiques et budgétaires du Vieux Continent, lesquels, font que, par exemple, l’Italie et la Grèce ne sont plus en mesure de participer à l’opération européenne.

Et les conséquences de l’affaire libyenne n’y sont pas étrangères non plus, étant donné que, parmi les principaux contributeurs à la mission Atalante (France, Royaume-Uni, Espagne, Allemagne), certains d’entre eux ont founi d’importants moyens à l’opération Unified Protector, conduite sous le commandement de l’Otan.

Cela étant, selon Reuters, un responsable militaire européen a minimisé le manque de moyens attendu pour l’opération Atalante en estimant que le déficit de navires va « coïncider avec une période où les attaques de pirates diminuent normalement ».

Par ailleurs, le Premier ministre britannique, David Cameron, a autorisé, le mois dernier, les navires battant pavillon britannique appelés à naviguer dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, à prendre à leur bord des gardes civils armés. En France, ce sont des Equipes de Protection Embarquées (EPE), armées par des fusiliers-marins de la Marine nationale, qui sont chargées de la sécurité des thoniers français.

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