Libye : L’opération Unified Protector prendra fin le 31 octobre

Sept mois pile. C’est en effet le 31 octobre prochain que l’opération Unified Protector, menée sous le commandement de l’Otan depuis le 31 mars en Libye prendra fin. Un accord préliminaire allant dans ce sens a été conclu par les 28 pays membres de l’Alliance atlantique.

La décision définitive ne sera prise qu’en début de semaine prochaine, dès que le CNT aura proclamé la « libération » totale du territoire libyen, laquelle est effective avec la prise de Syrte, le dernier bastion du colonel Kadhafi, et où ce dernier a trouvé la mort le 20 octobre.

D’ici là, l’Otan va « surveiller avec attention la situation et garder la possibilité de répondre à des menaces contre les civils » a expliqué, le 21 octobre, Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance atlantique. Au-delà du 31 octobre, l’Otan « n’a pas l’intention de maintenir des forces armées dans les environs de la Libye » a-t-il encore ajouté.

Les Etats-Unis vont maintenir « une surveillance prendant dix jours » a annoncé Ivo Daalder, l’ambassadeur américain auprès de l’Otan. Quant à la France, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a confié dans les colonnes du quotidien Le Monde qu’elle va « alléger » son dispositif dans « les jours ou semaines qui viennent ». « Nous n’irons pas jusqu’à la Toussaint » a-t-il précisé.

Reste à voir maintenant ce qu’il se passera en Libye au cours des prochains mois, et même dans la région du Sahel. En effet, le conflit libyen a mis en circulation une importante quantité d’armes – dont des missiles sol-air – qui sont probablement tombées entre de mauvaises mains, à commencer par celles d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Et, maintenant qu’il a perdu le ciment qui unissait ses différentes factions, à savoir la lutte contre le régime du colonel Kadhafi, le CNT a devant lui d’énormes défis. Car sa composition n’est pas homogène, entre ses membres qui viennent de la société civile, ceux qui ont servi l’ancien pouvoir avant de retourner leur veste quand ils ont senti le vent tourner et ceux qui sont proches des islamistes. A cela vient se greffer le régionalisme, avec des rivalités entre ceux qui viennent de Tripolitaine, du Fezzan et de la Cyrénaïque.

Le premier défi, et il est de taille, de la Libye nouvelle sera donc de trouver une unité. Et ce n’est pas gagné d’avance, avec les difficultés déjà rencontrées pour former un gouvernement provisoire. Et il faudra bien qu’il y ait une réconciliation nationale, sous peine de voir les partisans du colonel Kadhafi – et ils sont encore nombreux – de continuer sporadiquement le combat s’ils n’ont aucune perspective d’avenir.

Ensuite, il faudra mette en place des institutions viables. Là aussi, cela s’annonce compliqué. Selon la feuille de route du CNT, des élections libres devront être organisées dans les huit mois suivant la formation d’un gouvernement de transition. C’est à l’évidence trop court pour un pays qui n’a pas de tradition démocratique, ni même encore d’une Constitution, qui reste à rédiger. Enfin, la situation économique est encore dans un état calamiteux, le conflit ayant entraîné la Libye dans une récession, chiffrée à 20% de chute de son PIB.

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