Opération contre le réseau Haqqani dans l’est de l’Afghanistan

Bien que le début du retrait des troupes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’Otan, est amorcé, les opérations continuent alors que l’offensive initiée le printemps dernier par le mouvement taleb touche à sa fin.

Ainsi, le 16 octobre, l’opération Knife Edge (fil du couteau) a été lancée par l’Otan et le forces afghanes dans l’est de l’Afghanistan, le long de la ligne Durand (ndlr, la frontière avec le Pakistan) afin de porter un coup au réseau Haqqani et d’empêcher ce dernier à préparer des attaques terroristes pendant l’hiver.

Il s’agit de « déloger les insurgés de leurs sanctuaires le long de la frontière » a indiqué le général Sher Mohammad Karimi, le chef d’état-major de l’armée nationale afghane. Cela étant, pas plus les autorités afghanes que l’ISAF n’a souhaité donner davantage de détails sur cette opération, et cela, pour des « raisons de sécurité ».

Quoi qu’il en soit, cette offensive à la frontière afghano-pakistanaise fait suite à la capture, au début du mois, d’un membre de la famille Haqqani, Haji Mali Kahn, dont il a été dit qu’il était le chef du réseau en Afghanistan. Un autre responsable aurait été tué quelques jours plus tard par un missile tiré depuis un drone dans le Nord-Waziristan, au Pakistan, où ce mouvement a établi ses bases arrières.

Fondé par Jalaluddin Haqqani, un vétéran de la guerre contre les Soviétiques qui siège au conseil du mouvement taleb, ce réseau, qui dispose de son autonomie opérationnelle, est fortement soupçonné d’être à l’origine des principales attaques qui ont fait grand bruit en Afghanistan au cours de ces dernières semaines, comme par exemple celle qui a visé l’ambassade américaine à Kaboul.

D’ailleurs, le Pentagone a indiqué, le 17 octobre, que l’activité de ce mouvement a augmenté depuis le raid mené à Abbottabad, le « Saint-Cyr » pakistanais, contre Oussama Ben Laden, l’ancien chef d’al-Qaïda. Ainsi, depuis, le nombre de tirs de roquettes en provenance du Pakistan contre trois postes de combat avancés de l’armée américaine implantés dans la province de Paktika n’a cessé d’augmenter, avec 102 attaques recensées contre 13 l’année dernière, à pareille époque.

Depuis septembre, les Etats-Unis ont haussé le ton à l’égard du Pakistan en l’accusant de passivité à l’égard du réseau Haqqani et, plus grave encore, en pointant le soutien que lui apporterait les services secrets pakistanais, l’Inter Service Intelligence (ISI). Pour Washington, cette organisation serait même le bras armé d’Islamabad en Afghanistan.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]