Nucléaire iranien : La preuve par Bouchehr

L’Iran a toujours affirmé que son programme nucléaire a une dimension civile et non militaire. Officiellement, Téhéran souhaite diversifier ses sources énergétiques, ce qui serait nécessaire en raison de l’évolution démographique du pays et de préserver ses ressources en énergies fossiles.

D’où la construction, en collaboration avec la Russie, de la centrale nucléaire de Bouchehr, récemment déclarée opérationnelle, après avoir été victime du virus informatique Stuxnet, très probablement d’origine israélienne.

Dans le même temps, l’Iran a construit plusieurs sites industriels censés enrichir de l’uranium (opération quio vise à augmenter la proportion d’isotopes fissiles). Une centrale nucléaire est alimentée par du combustible faiblement enrichi, de l’ordre de 3 à 5%.

Seulement, Téhéran a annoncé, en février 2010, avoir commencé d’enrichir, à Natanz, de l’uranium à hauteur de 20%, afin d’alimenter son réacteur de recherche nucléaire. Cela dit, ce n’est pas encore suffisant pour que ce matériau soit utilisable à des fins militaires, étant donné qu’il doit enrichi à 90% pour l’être.

Pour autant, les capacités iraniennes d’enrichissement d’uranium laissent planer les doutes sur un éventuel programme militaire caché. D’ailleurs, la mise en service de la centrale de Bouchehr a été l’occasion pour l’administration américaine de mettre le doigt sur les contradictions iraniennes.

« Nous observons que l’accord russe avec l’Iran prévoit que la Russie fournira le combustible pour Bouchehr et récupérera le combustible à retraiter » a déclaré un porte-parole du département d’Etat. « Cela met en évidence, selon nous, le fait que l’Iran n’a pas besoin de ses propres capacités d’enrichissement parce qu’il peut recevoir du combustible de la communauté internationale, ce qui est le cas ici » a-t-il fait valoir.

Par ailleurs, un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui dépend des Nations unies, a été l’occasion pour plusieurs pays en pointe dans le dossier du nucléaire iranien d’exprimer une nouvelle fois leurs soupçons.

Les activités nucléaires iraniennes vont « dans une direction extrêmement préoccupante » ont fait savoir, par un communiqué commun, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Etats-Unis, à l’issue d’une réunion de l’AIEA, ce 14 septembre.

« L’absence de logique économique ou commercuale pour un si grand nombre d’activités nucléaires réalisées en ce moment en Iran, et les preuves de plus en plus grandes de la dimension militaire de ces activités font plane de profondes inquiétudes sur les motivations de l’Iran » a estimé Simon Smith, l’ambassadeur de la Grande-Bretagne auprès de l’AIEA.

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