Un rapport pointe des économies possibles pour les forces canadiennes

Depuis 2000, les dépenses militaires du Canada ont fortement progressé, pour passer de 9 à 21 milliards de dollars en 2010, ce qui en fait le 13e budget de la Défense au niveau mondial.

Pour autant, les militaires canadiens ne devraient pas échapper à une baisse de leurs ressources, le gouvernement conservateur souhaitant baisser ses dépenses publiques de 2 milliards d’économies par an en réformant le fonctionnement de l’Etat.

Pour étudier les éventuelles pistes d’économies, une mission a été confiée, en 2010, au lieutenant-général Andrew Leslie, qui fut par le passé le numéro deux de la coalition internationale en Afghanistan. Ce dernier a donc rendu un rapport, dont des passages ont été publiés par la presse canadienne.

Ainsi, l’officier résume ses recommandations en une phrase : « couper dans le gras aujourd’hui pour investir dans les dents de demain ». En somme, il s’agit d’appliquer aux forces canadiennes ce qui a été fait en France, c’est à dire réduire les effectifs, notamment ceux liés au soutien et à l’administration, afin de dégager des marges de manoeuvre financières pour les équipements.

Ainsi, en 2010, le ministère de la Défense canadien employait 144.744 personnes, dont 67.857 militaires, 35.665 réservistes, dont certains servaient à temps plein, et 29.348 fonctionnaires. Depuis 2004, le nombre de ces derniers a augmenté de 18%, soit trois fois plus vite que celui des engagés. Mieux même : alors que la zone Arctique constitue un défi pour la sécurité du pays, la marine canadienne (qui retrouvera son appellation de « marine royale canadienne ») a perdu 1% de ses effectifs.

Et c’est ainsi que le quartier général de la défense canadienne emploie 20.000 civils pour à peine 68.000 combattants… Soit le même nombre de fonctionnaires au Pentagone, lequel disposer de 1,5 millions d’hommes sous les drapeaux.

Du coup, le lieutenant général Leslie, parmi ses 43 recommandations, suggère de supprimer ou de redéployer 11.000 postes. Selon lui, 3.500 militaires sont employés à des tâches qui « ne servent pas à grand chose », de même que 3.500 civils du ministère de la Défense. Il faudrait donc soit les licencier, soit les réaffecter à des fonctions « stratégiques ».

Par ailleurs, le lieutenant-général Leslie préconise de réduire de 30% le budget de 2,7 milliards de dollars canadiens dépensés tous les ans pour des consultants et des firmes de services privées. Enfin, et le même discours a été tenu en France, il serait souhaitable, selon l’officier, d’éliminer les doublons dans la structure administrative des forces armées canadiennes.

Il reste maintenant au gouvernement Harper à se prononcer sur les mesures proposées par le lieutenant-général Leslie. Ces dernières permettraient d’économiser un milliard de dollars canadiens par an. « Nous sommes sérieux au sujet de notre avenir – et nous devons l’être -, nous devons accepter des changements importants qui nous permettront de réaffecter des milliers de personnes et de réallouer des milliards de dollars », a-t-il fait valoir. D’autant plus qu’Ottawa prévoit, au cours des prochaines années, de renforcer ses forces navales et d’acquérir l’avion de combat F-35 de Lockheed-Martin.

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