Les agriculteurs de la FNSEA demandent l’aide de l’armée
« Avec une température moyenne sur la France supérieure d’environ 2,6 degrés à la moyenne de référence sur la période 1971-2000, ce printemps 2011 se positionne au premier rang des printemps les plus chauds depuis le début du XXe siècle », a indiqué, le 31 mai, Météo France dans son bulletin provisoire pour les mois de mars, avril et mai en France Métropolitaine.
Et si le printemps a été chaud, il n’a pas été pluvieux, ce qui a « entraîné un assèchement précoce des sols superficiels sur la quasi totalité du pays », a expliqué Météo France. Conséquence : à la fin du mois de mai, 54 départements sur les 95 que compte la France métropolitaine sont soumis à des restrictions d’eau.
Ces conditions météorologiques ne font pas les affaires des agriculteurs. « Je n’ai pas l’habitude des superlatifs, mais la situation est d’une gravité sans précédent » a déclaré, au micro d’Europe 1, ce 2 juin, Xavier Beulin, le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats des exploitants agricoles).
Ce sont les éleveurs qui, pour le moment, sont les plus touchés étant donné qu’ils manquent de foin et de paille pour leurs bêtes. Nombre d’entre eux se voient contraints de les amener à l’abattoir, faute de pouvoir les nourrir.
Aussi, la FNSEA a demandé l’aide de l’armée pour qu’elle fournisse « ses moyens techniques » afin de transporter le fourrage destiné aux animaux d’élevage. Pour le moment, le gouvernement, par la voix de Nathalie Kosciusko-Morizet, le ministre de l’écologie, a fait savoir que des trains de la SNCF seront mis à contribution « d’ici trois semaines environ ». Il n’est donc pas encore question de mobiliser les militaires, comme cela avait été le cas en 1976 et 2003, pour venir en aide aux agriculteurs.
Cela étant, le président de la FNSEA doit prochainement rencontrer le ministre de la Défense, Gérard Longuet, pour évoquer cette question. L’enjeu est de pouvoir transporter »plus d’un million de tonnes de paille », selon Xavier Beulin.
Entre l’Afghanistan, le Liban, la Libye, les missions de souveraineté dans les DOM/TOM, les détachements au Gabon ou encore à Djibouti, sans oublier Vigipirate, les armées sont déjà fortement mise à contribution alors que leur format est en train d’être réduit. Ce qui était largement possible en 1976, époque où la conscription était encore de mise, voire en 2003, risque fort de l’être moins en 2011.
