Le ravitaillement des troupes en Afghanistan passe de moins en moins par le Pakistan

Le 21 mai, un camion citerne de l’Otan a brûlé après l’explosion d’une bombe dans le nord-ouest du Pakistan, près de la frontière avec l’Afghanistan. Au moins 15 personnes, qui espéraient récupérer de l’essence ont été tuées par l’incendie. Le même jour, 11 autres véhicules censés ravitailler les troupes étrangères déployées sur le théâtre afghan ont été également détruits à Torkham.

Ce genre d’attaques est devenue monnaie courant au Pakistan. Elles sont le fait de combattants islamistes, qui voient là un moyen de perturber le ravitaillement de l’Otan en Afghanistan.

Par ailleurs, l’attitude d’Islamabad à l’égard des mouvements islamistes pose des questions quant à une éventuelle suspension des convois de l’Otan passant par le Pakistan. Les autorités pakistanaises ont déjà pris une telle décision, en octobre dernier, après un incident à la frontière afghane impliquant des hélicoptères de combat américains.

Aussi, les sénateurs d’un sous-comité aux forces armées américaines ont voulu savoir quelles seraient les conséquences sur le ravitaillement de l’Otan si jamais les relations avec le Pakistan se dégradent fortement.

Un responsable de la logistique au Pentagone, le lieutenant-general Mitchell Stevenson leur a apporté des précisions, le 18 mai dernier. Ainsi, en cas de rupture de la chaîne d’approvisionnement, les forces américaines disposeraient de 45 jours de carburant, ce qui leur laisserait le temps de s’organiser et n’aurait pas d’impact majeur sur la poursuite des opérations en Afghanistan.

Jusqu’à une date récente, 75% de la logistique des troupes de l’Otan passait par le Pakistan. Et comme des efforts ont été faits pour trouver des voies alternatives, passant notamment par les pays baltes, la Russie et les républiques d’Asie centrale, cette proportion est tombée à 40%. L’objectif final est en fait d’inverser totalement la tendance et de faire en sorte que 75% du trafic passe par le nord et non plus par le sud.

Cependant, le passage par le nord a le double inconvénient d’être à la fois plus cher et plus long. Le lieutenant-general Stevenson a également indiqué que le recours aux parachutages est devenu de plus en plus fréquent.

Enfin, pour éviter que les matériels sensibles ne transitent par la Russie, les Etats-Unis ont établi dans la région un point de transit dans un pays tiers. L’officier n’a pas donné plus de précisions mais il se pourrait que ce soit au Bahreïn, étant donné que, dans un passé récent, des véhicules MRAP destinés aux forces américaines y ont été amenés par bateau pour ensuite être acheminés en Afghanistan à bord d’avions C-17.

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