Cafouillage au sujet de l’annonce de l’envoi d’hélicoptères britanniques en Libye

Si le gouvernement français a confirmé l’engagement prochain, au-dessus du territoire libyen, des hélicoptères de combat embarqués sur le BPC Tonnerre, Londres n’a officiellement pris aucune décision similaire, contrairement à ce qu’a indiqué Gérard Longuet, le ministre français de la Défense.

Selon les déclarations de ce dernier, faites le 23 mai, le navire britannique HMS Ocean allait prendre position au large des côtes libyennes et mettre en oeuvre les hélicoptères d’attaque Apache de l’Army Air Corps. D’après Gérard Longuet, Paris et Londres étaient « exactement sur la même longueur d’onde ».

Seulement voilà, il semblerait qu’il y ait eu de la friture sur la ligne parce que le ministère britannique de la défense (MoD) n’a pas confirmé l’envoi du HMS Ocean dans la zone des opérations.

« Nous n’avons pas pris de décision, et nous n’avons pas suggéré aux Français que nous avions pris cette décision » a déclaré, le 24 mai, le ministre aux Forces armées, Nick Harvey, en réponse à une question posée à ce sujet par des parlementaires britanniques.

Toutefois, le responsable a expliqué les avantages qu’il y aurait à utiliser les hélicoptères de combat en Libye. « L’objectif resterait exactement le même, les cibles seraient les mêmes, mais nous aurions à notre disposition un outil avec un plus grand degrés de précision, plus à même de toucher des cibles, et en effet des cibles mouvantes, avec un risque moindre de dommages collatéraux » a-t-il déclaré.

Et quand bien même Londres aurait pris cette décision, Nick Harvey a fait valoir que son ministère ne ferait pas de commentaires à ce sujet. « C’est une stratégie très inhabituelle de dire à l’ennemi ce que nous allons faire précisément » a-t-il affirmé.

Même si le Premier ministre britannique, David Cameron, s’est également refusé à confirmer, ce 25 mai, à l’issue d’un entretien avec le président américain, Barack Obama, un engagement éventuel des Apache de l’Army Air Corps en Libye, il n’en reste pas moins que ce dernier est prévu, ou du moins qu’il est envisagé. Car sinon, le ministre français de la Défense n’en aurait pas parlé…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]